DOSSIER ACCIDENTS DU TRAVAIL |||| /
«Aujourd'hui, je paie tous les frais médicaux de ma poche»
George Van Son (35), VICTIME D’UN ACCIDENT DU TRAVAIL CHEZ VERWATER, UNE ENTREPRISE DE FABRICATION ET D’ENTRETIEN DE RÉSERVOIRS
TEXTE Stijn Gryp | PHOTO Maarten De Bouw | TEMPS DE LECTURE: 1,5 MINUTES | SYNDICALISTE 19 AVRIL 2023
Georges Van Son travaille chez Verwater, une entreprise située dans le port d’Anvers et spécialisée dans la construction et l’entretien de réservoirs. En 2016, il a été victime d’un accident du travail dont il supporte toujours les conséquences. «Je travaillais avec un pistolet à clous pneumatique quand le tuyau d’air s’est cassé. J’ai pris le tuyau et le joint métallique sur la gorge et sur mon bras et ma jambe gauches. Je n’ai pas tout de suite pris conscience de la gravité de mon accident. J’ai brièvement perdu connaissance et je me suis senti nauséeux. Ce n’est qu’une semaine plus tard qu’on a vu qu’une vertèbre cervicale était cassée. Opérer n’était pas possible mais j’ai dû porter une minerve». George a pu reprendre le travail après deux semaines. «Avec le recul, je me rends compte que c’était beaucoup trop tôt. C’est à partir de là que la situation a empiré. La fracture de ma vertèbre cervicale a causé une hernie. Je n’ai été opéré qu’un an après mon accident». Une nouvelle opération a suivi un an plus tard, à nouveau à cause d’une hernie. Cette dernière opération ayant raté, George doit encore toujours faire de la kinésithérapie. «Pour éviter une nouvelle opération, je prends aussi de la cortisone. Si je devais à nouveau être opéré, je ne pourrais sans doute plus jamais travailler».
Quand nous l’interrogeons sur ses relations avec son employeur et avec la compagnie d’assurance, George est clair: «Je n’ai pas à me plaindre de Verwater. La société m’a donné toutes les chances après l’accident. J’ai aujourd’hui un travail adapté et je ne dois plus soulever de charges lourdes. Mon expérience est nettement moins positive avec Allianz, la compagnie d’assurance. Après la première opération, mon chirurgien a dû batailler ferme pour expliquer que mon hernie était la conséquence de mon accident du travail. Heureusement, ses explications ont été acceptées. Par la suite, les contacts avec Allianz se sont dégradés. À un moment, ils ont même déclaré qu’ils ne trouvaient plus mon dossier. Depuis lors, je dois payer tous les frais médicaux de ma poche (kiné, injections)».
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