NOIR SUR BLANC /
Chômage corona: des congés et un pécule de vacances amputés
TEXTE Bram Van Vaerenbergh et David Morelli | PHOTO James Arthur | TEMPS DE LECTURE: 2 MINUTES | 15 FÉVRIER 2023
Mauvaise surprise en ce début d’année 2023 pour près de 300.000 travailleurs occupés dans des entreprises belges: leurs jours de congé ainsi que leur pécule de vacances ont été fortement amputés suite à la crise du coronavirus. Les jours de chômage corona 2022 n’ont – pour l’instant – pas été assimilés malgré les interventions répétées de la CSC auprès du gouvernement.
Fatma Bou-Saffa, déléguée syndicale, chez Sofiplas (Gembloux), est restée sans voix en apprenant la confirmation que les périodes de chômage corona ne seront pas assimilées pour le pécule de vacances. Cette annonce est tombée à la place des bons vœux, comme une douche froide. «Le mois de juin, c’est le mois que l’on préfère, explique Fatma. On sait que les congés payés tombent début du mois. La pression retombe. Des retards de paiement? Pas grave, tout sera payé à temps. Quand on vit seule, vu les salaires bas, pas de projet de vacances au soleil, mais la perspective de se faire plaisir. Vive le début du mois de juin et le pécule de vacances! Sauf que cette année, c’est raté, étant donné que cette période ne sera pas assimilée. Nous n’avons rien demandé, nous avons subi le chômage.»
Vacances et pécule rognés
Fatma est loin d’être la seule dans cette situation, qui touche quelque 300.000 autres travailleurs d’entreprises belges dans divers secteurs. Chez Barco par exemple (Courtrai), dont le département «divertissement et cinéma digital» a été particulièrement impacté par la crise du coronavirus, quelques 60 ouvriers risquent de perdre en moyenne 5 à 6 jours de vacances en 2023. Avec seulement 14 à 15 jours de vacances, ils sont par ailleurs confrontés à des problèmes pour planifier les congés. Certains n’ont même pas suffisamment de jours de congé pour couvrir les périodes de fermeture collective en été et à la fin de l’année.
À cette perte de jours de vacances s’ajoute une perte financière: le pécule de vacances a également été amputé. En effet, les jours de chômage temporaire au cours de la période allant du 1er janvier au 30 juin 2022, appelés «chômage corona», ne sont pas assimilés pour le droit aux vacances annuelles et pour le calcul du pécule de vacances. Il s’agit de pas moins de 6.845.329 jours répartis sur 300.000 travailleurs. «J’ai chômé 52 jours entre le 1er janvier et le 30 juin 2022», précise Fatima. Cela aura un impact, puis-que je perdrais un quart de mon pécule de vacances. Et sur les 20 jours, je me retrouve avec 15 jours de vacances annuelles, soit à peine les 3 semaines de fermeture de l’entreprise.»
Trouver une solution
La CSC - d’ailleurs rejointe par les employeurs - a déjà insisté auprès du gouvernement pour qu’une solution soit trouvée, sans réponse jusqu’à présent. En 2020 et 2021, les jours de congé corona avaient été assimilés. Il est donc particulièrement étrange qu’il n’en aille pas de même pour 2022.