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Delhaize: «Un dangereux précédent»
PHOTO James Arthur | TEMPS DE LECTURE: 1 MINUTE | 15 MARS 2023
Le projet de la chaîne de supermarchés Delhaize de franchiser les 128 magasins du groupe qui étaient toujours intégrés a suscité d’énormes protestations. Depuis que la nouvelle est tombée lors d’un conseil d’entreprise extraordinaire, le 7 mars dernier, la majorité de ces magasins sont restés fermés.
Une semaine plus tard, le 14 mars, un autre conseil d’entreprise était à l’ordre du jour au siège de Delhaize à Zellik. Des travailleurs de tout le pays sont venu en cars, mais ce conseil d’entreprise s’est avéré vain: la direction est restée fidèle à sa position et le CE s’est terminé après à peine quinze minutes. Le CEO, Xavier Piesvaux, n’y a même pas participé, ce qui a renforcé la colère du millier de manifestants présents.
Les conséquences sont importantes pour le personnel: 9.000 salariés sont concernés par la décision, et même si Delhaize refuse de parler de la loi Renault (loi qui s’applique aux licenciements collectifs et accorde un certain nombre de droits aux licenciés), les syndicats craignent d’énormes conséquences. «La direction prétend que les emplois et les conditions de travail seront maintenus, mais on connait ce scénario, dans lequel progressivement les conditions de travail et salariales se dégraderont, s’indigne Manuel Gonzalez, permanent CNE. Se pose également la question des cadres qui risquent d’être de trop à revendre.»
«Dans le secteur du commerce, les salaires sont inférieurs de 30% au salaire moyen et les conditions de travail sont mauvaises. Pourtant, des grosses enseignes parviennent encore à considérer que c’est trop et à élaborer des stratégies comme la franchise pour détériorer l’emploi, les conditions de travail et les possibilités de négociation collective, analyse Myriam Djegham, secrétaire nationale Commerce à la CNE La possibilité de mettre sur pied une délégation syndicale dans un magasin franchisé n’existe pas. La pratique montre qu’en tant qu’employé dans une entreprise sans syndicat, vous êtes dans une position beaucoup plus faible. C’est aussi un dangereux précédent, après Mestdagh. D’autres enseignes observent avec intérêt ce qui se passe chez Delhaize.»
Signez la pétition en ligne pour aider les travailleurs et travailleuses de Delhaize à garder leurs conditions de travail, leurs droits et leurs avantages.