DOSSIER MOBILITÉ /
Des horaires de bus pas appropriés
TEXTE & PHOTO Véronique Thirifays | TEMPS DE LECTURE: 2 MINUTES | 23 SEPTEMBRE 2023
Patricia Pouliart (52) travaille depuis octobre 2003 à l’Agence locale pour l’emploi, section Titres-services à Mons. Elle est déléguée syndicale CSC et suppléante en CPPT. L’ALE compte une septantaine d’aide-ménagères. La moyenne d’âge s’élève à 50 ans. La majorité des travailleuses occupent un emploi à temps partiel. Patricia a décidé de s’inscrire au Défi mobilité des représentants des travailleurs lors de la Semaine de la mobilité.
La mobilité pose-t-elle un problème aux travailleuses de l’ALE?
Oui et non! Oui pour celles qui doivent prester dans les communes plus éloignées du centre de Mons qui sont moins bien desservies par les transports en commun, avec un bus par heure. Dans ce cas, un autre mode de déplacement est nécessaire et c’est souvent la voiture.
Non, pour les 60% des travailleuses qui se déplacent en bus pour rejoindre les différents domiciles des utilisateurs à l’intérieur du grand Mons et des 19 anciennes communes.
Celles-ci sont desservies par 23 lignes régulières avec une fréquence de moyenne de quinze minutes, ce qui est très confortable. Durant les congés scolaires, la fréquence reste égale.
De plus, l’ALE de Mons intervient à raison de 100% des frais de transport en commun publics (la commission paritaire prévoit le taux à 90% à partir de 5 km). C’est la même intervention patronale lorsque nous nous déplaçons, toujours en bus, auprès de plusieurs clients durant la journée ou la semaine. Il y a encore un gros travail d’information à faire auprès des collègues car bien souvent, je constate que certaines ne sont pas au courant.
Ne pas avoir de voiture représente-t-il un frein à l’embauche chez vous?
En tout cas, pour 60% des aide-ménagères de l’ALE de Mons, c’est possible de se déplacer en bus pour travailler. Certaines, plus minoritaires, enfourchent leur vélo.
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Patricia Pouliart relève que la fréquence des bus en dehors des villes est un problème majeur pour les aide-ménagères.
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Et le covoiturage?
Lorsque nous allons en formation, bien souvent nous covoiturons, donc ce serait possible aussi de l’organiser entre celles qui habitent la même commune ou qui se donnent rendez-vous à un lieu pour se diriger vers des destinations proches. Une des difficultés, c’est notamment de savoir que faire lorsque la conductrice tombe malade, mais c’est à réfléchir.
Voyez-vous des choses à améliorer?
Oui. En-dehors des congés scolaires, les bus sont bondés et bien souvent toutes les places assisses sont occupées. La sécurité aussi. Pour des femmes, ce n’est pas toujours rassurant d’attendre le bus à un arrêt lorsqu’il fait sombre ou dans certains lieux comme le quartier de la gare où des agressions ont lieu très fréquemment.
Syndicalement, pourquoi la mobilité te paraît être importante?
La mobilité, c’est le temps que l’on passe pour se déplacer vers son ou ses lieux de travail, donc elle fait partie des conditions de travail, au niveau de la santé et d’autant plus depuis la montée des prix de l’énergie, du pouvoir d’achat et également de la protection de l’environnement.
C’est pour ces raisons que j’ai inscrit l’ALE au Défi mobilité des représentants des travailleurs lors de la Semaine de la mobilité afin de sensibiliser davantage les travailleuses à la mobilité durable.