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Jeunes: Des mesures pour en finir avec la précarité!

TEXTE & PHOTO Donatienne Coppieters | 13 DÉCEMBRE 2023 | TEMPS DE LECTURE: 2,5 minutes

Les étudiants et les jeunes en ont marre de la manière dont les politiques les traitent. Ils veulent un refinancement de l’enseignement supérieur, le retrait de la réforme du décret paysage, une sécurité sociale garantie à la sortie des études… pour en finir avec une précarité grandissante.

Le vendredi 17 novembre, Journée internationale des étudiants, a été l’occasion pour la Fédération des étudiants francophones (Fef) et les organisations de jeunesse syndicales, dont la CSC, d’organiser une action de revendications communes en vue des élections à venir.

Sur la place de l’Albertine à Bruxelles, les témoignages de jeunes se succèdent.

«Je ne toucherai pas les allocations d’insertion, témoigne Alice, 21 ans, militante aux Jeunes CSC. Pour une raison assez bateau: je ne savais pas à 18 ans exactement ce que je voulais faire de ma vie. Alors je me suis réorientée. Une année de trop pour les allocs, une année en moins pour paysage. Parce que ce nouveau décret ne donne pas le droit à l’erreur! Et avec le sous-financement, pas de bourses! Je dois donc jober, aussi pendant mes blocus et mes examens. Mais c’est plus vicieux que ça. Pour avoir ces allocs, il faut avoir fini ses études à 24 ans et faire un an de stage d’insertion. Donc, ratez une année en primaire ou en secondaire et elles vous passent sous le nez aussi. Comme je vous le disais, je bosse pour payer mes études. Si tout se passe bien, j’aurai cumulé 7 ans de job sans n’avoir aucun droit à la sécurité sociale. Si le décret paysage me fais sauter avant, je n’aurai aucun droit au chômage non plus.»

Impactés par les crises économiques et sanitaires, les étudiants se retrouvent abandonnés par des dirigeants sourds à leurs nombreuses préoccupations: coût des études, stages effectués gratuitement, allocations à la sortie des études, jobs étudiant, blocage des salaires… Ils attendent des solutions. Mais la réponse de la ministre de l’Enseignement supérieur, Françoise Bertieaux, a été un désinvolte «accrochez-vous».

Ce vendredi, les jeunes ont retourné le message d’encouragement à la ministre en lançant une campagne intitulée «Accrochez-vous, Madame la ministre, on arrive!».

«Ça met la rage d’entendre les situations des étudiants, des jeunes travailleurs, des chercheurs d’emploi, des stagiaires…, s’indigne Nel Van Slijpe, responsable des Jeunes CSC. On est dans un des pays les plus riches du monde et 80.000 étudiants francophones n’arrivent plus à subvenir à leurs besoins de logement, de nourriture, etc. Au niveau des jeunes travailleurs, on voit une explosion de contrats précaires. À l’occasion des élections de 2024, on veut faire entendre la voix des jeunes.

Au niveau des allocations d’insertion, nous demandons une sécurité sociale garantie pour les jeunes à la sortie des études. Quand on cherche un boulot, il faut pouvoir le faire dans de bonnes conditions. Si on n’a pas de revenu, pas de sécu, on accepte ce que les employeurs nous donnent c’est-à-dire de l’intérim, des CDD, des temps partiels. Il faut arrêter ce cycle-là! On demande de réduire le stage à 75 jours et d’avoir accès aux allocations d’insertion jusqu’à 30 ans et qu’elles ne soient plus limitées dans le temps.»

La Fef et les organisations syndicales demandent aussi un refinancement de l’enseignement supérieur et le retrait de la réforme du décret paysage: «En septembre prochain, l’application des nouvelles règles de finançabilité entrainera des exclusions massives d’étudiants. Il faut aider les étudiants, pas les jeter par-dessus bord quand le bateau coule. La vraie solution n’est pas l’exclusion, mais un refinancement structurel pour un enseignement de qualité et accessible à tous.»

Stop à la galère en début de carrière!
Il est temps de réinvestir dans la jeunesse!

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