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EN DÉBAT /

L’industrie a-t-elle un avenir en Belgique?

TEXTE Bram Van Vaerenbergh | PHOTO James Arthur | TEMPS DE LECURE: 3 minutes

1.100 emplois vont disparaître chez le constructeur de bus Van Hool, plus de 300 emplois sont menacés chez le producteur de chocolat Barry Callebaut, l’incertitude règne à Audi Brussels… L’industrie belge subit de sérieux coups durs en 2024. Dans le passé, l’industrie représentait pratiquement la moitié de notre produit intérieur brut (PIB), contre un cinquième aujourd’hui. Les défis sont légion, avec les coûts énergétiques élevés, la transition climatique et la concurrence internationale.

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«Sans industrie, il n’y a pas d’exportations. Nous en sommes dépendants.»

Dries Van den Broeck et Kathleen Van Walle, collaborateurs staff du service d’études de la CSC Metea



«Nous le disons haut et fort: l’industrie a un avenir en Belgique et constitue le moteur principal de notre économie, disent Dries Van den Broeck et Kathleen Van Walle de la CSC Metea. Sans industrie, il n’y a pas d’exportations. Un petit pays et une économie ouverte comme la nôtre sont fortement dépendants des exportations. Celles-ci génèrent des moyens pour investir dans notre société.»


Nous devons toutefois être réalistes. La situation n’est pas rose pour l’instant dans l’industrie belge. Il suffit d’ouvrir le journal pour s’en rendre compte: des faillites, des investissements délocalisés vers l’étranger. À une certaine époque, l’industrie représentait 40% de notre produit intérieur brut (PIB), contre 13,6% seulement aujourd’hui. Les coûts énergétiques élevés, la concurrence internationale (et déloyale?), les courses aux subventions, la transition climatique nécessaire et obligatoire: les défis sont nombreux. En ce qui concerne la transition énergétique, l’industrie est souvent considérée comme le grand pollueur, mais ce n’est pas tout à fait justifié. L’industrie peut servir de levier vers une économie verte et durable. Il suffit de penser au potentiel en termes d’innovation. Les entreprises doivent toutefois être bien encadrées, tant par les pouvoirs publics que par les interlocuteurs sociaux. La réglementation doit être claire et stable, les politiques doivent être adaptées aux éventuelles conséquences sociales négatives et il faut développer une vision qui mette en avant la valeur ajoutée que notre industrie peut représenter dans une économie durable.»

Nous voulons avoir voix au chapitre

«Nous défendons des emplois durables, avec des perspectives d’avenir. Chacun doit avoir sa place et, surtout, nous voulons avoir voix au chapitre sur ce que cette transition et cet ancrage signifient pour les travailleurs. Nous tenons à assumer ce rôle. Nous tendons la main pour réfléchir avec les employeurs et les pouvoirs publics à ce que devrait être l’industrie du futur, en tenant compte des travailleurs d’aujourd’hui et de demain.»


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«Avec le Covid, nous avons dû nous adapter rapidement»

Ludo Hendrickx, délégué CSC chez DeSter BVBA à Hoogstraten


«Avec le Covid, nous avons dû nous adapter rapidement»

L’entreprise DeSter située à Hoogstraten développe et produit des concepts innovateurs de présentations et d’emballages alimentaires pour l’aviation et l’industrie alimentaire. Compte tenu de la législation sur les plastiques jetables et de la crise Covid, l’entreprise a dû développer rapidement des initiatives. Elle l’a fait avec succès. «Lorsque les avions ont été cloués au sol à cause du Covid, nous nous sommes rapidement tournés vers des alternatives», explique Ludo Hendrickx, délégué chez DeSter BVBA.

Nous fabriquions surtout des produits destinés à l’aviation: des couverts, des gobelets en plastique… Le Covid a paralysé l’aviation et nous avons dû rapidement nous tourner vers des alternatives. Avec l’adoption de la directive européenne sur l’utilisation des plastiques jetables, nous avons une nouvelle fois dû nous adapter et trouver des alternatives. Pour les couverts, nous avons opté pour des exemplaires en bois, mais nous avons dû nous approvisionner en Chine, ce qui a également un impact sur l’environnement, et beaucoup de gens n’aiment pas la sensation des couverts en bois. Nous avons fini par proposer des couverts en papier, dont trois lignes de produits produisant chacune 100 millions de pièces par an devraient être opérationnelles d’ici l’été.

La production de couverts en papier ne nécessite en outre qu’un quart de l’énergie nécessaire pour la variante plastique, ce qui constitue un argument de taille pour le secteur aéronautique. L’élément régional reste toutefois déterminant. En Amérique, où nous avons aussi une usine, il n’y a pas encore de réglementation sur le plastique. Nous n’avons donc pas dû nous adapter. Nous l’avons fait rapidement ici, ce qui nous permet aujourd’hui d’embaucher à tour de bras.»

Des gobelets pour le football

À côté du secteur de l’aviation, DeSter compte aussi des clients belges. Ainsi, des gobelets jetables sont utilisés depuis peu dans le stade du club de football de l’Antwerp, avec des puces permettant de générer un remboursement automatique de la caution. «Les Pays-Bas ont une longueur d’avance sur nous, mais la situation progresse en Belgique également», souligne Ludo Hendrickx.

/ET VOUS?


Qu’en pensez-vous? Votre industrie ou votre entreprise est-elle capable de s’adapter? A-t-elle une vision d’avenir?

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