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Rien ne vaut une vie humaine
17 AVRIL 2024 / TEMPS DE LECTURE: 1,5 minutes
S’il y a un article qu’il faut absolument lire dans ce numéro de Syndicaliste, c’est l’interview de Guido Dirix. Il y a 10 ans, German - le fils de Guido - et son camarade de travail ont perdu la vie dans une grosse explosion qui s’est produite dans la raffinerie Total à Anvers. Total et le sous-traitant pour lequel travaillaient ces jeunes gens n’avaient pas respecté les prescriptions en matière de sécurité. Savoir que des gens perdent la vie parce que leurs employeurs badinent avec la sécurité, c’est terrifiant!
Outre le chagrin, il a aussi fallu faire face aux tentatives d’étouffer l’affaire témoigne Guido. Certains estiment manifestement qu’il n’y a rien d’anormal à ce que les entreprises essayent de se soustraire à leurs responsabilités en matière de sécurité au travail. Je n’aime pas utiliser ce mot mais on en viendrait à réclamer vengeance. Car rien n’est plus précieux que la vie humaine. Le combat qu’a livré Guido pour que justice soit faite n’en est que plus impressionnant.
La légèreté avec laquelle on traite les accidents du travail est la raison pour laquelle la CSC pèse lourdement sur ce dossier depuis des années. Trop souvent, nous constatons que la prévention en matière de sécurité est prise à la légère. «Que pourrait-il bien se passer?» C’est une mentalité qu’il faut bannir! Un accident est toujours imprévu et peut surgir là où on ne l’attend pas. À la souffrance physique s’ajoutent très souvent d’autres problèmes. Il arrive fréquemment que des accidents du travail ne soient pas déclarés pour éviter une augmentation de la prime d’assurance. Si des complications surgissent ultérieurement, c’est le travailleur qui trinque. C’est la raison pour laquelle je vous enjoins, comme délégué syndical, à continuer à mettre les points sur les i. Nous nous sommes en effet battus pendant très longtemps pour que les travailleurs puissent rentrer du travail en bonne santé et en toute sécurité. C’est un acquis que nous devons à tout prix conserver.
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«Nous avons bataillé ferme pour que les travailleurs puissent rentrer du travail en bonne santé et en toute securité. Cet acquis, nous devons le conserver»
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Lorsqu’une déclaration d’accident est faite, nous constatons également que les compagnies d’assurance refusent souvent à tort d’intervenir. Les raisons invoquées sont multiples et elles ont pour but de reporter la facture sur le travailleur et sur la sécurité sociale. La prime d’assurance est la bienvenue, les demandes d’indemnisation le sont moins. Comme individu, on est impuissant face à la violence juridique des mastodontes que sont les compagnies d’assurances. Sachez aussi, fidèles lecteurs de ce magazine, que depuis quelques années, nous augmentons la pression dans les médias sur les responsables politiques, pour que ces accidents du travail injustement rejetés soient davantage mis en lumière. Nous commençons à voir les résultats de nos efforts. Nous n’avons pas encore atteint notre objectif, mais les assureurs sont de plus en plus souvent contrôlés et interpelés par rapport à cette pratique. Nous continuerons sur notre lancée. Nous le devons à German, à Guido et à toutes les autres victimes d’accidents du travail.
/ Ann Vermorgen, présidente de la CSC /
