ZOOM /
Un travailleur sur trois a peur!
Ann Vermorgen, présidente de la CSC / 15 mai 2024 / temps de lecture: 1,5 minutes
La présence d’un syndicat sur le lieu de travail offre la meilleure garantie que les droits sociaux seront préservés, qu’il s’agisse du congé parental ou des possibilités de formation. Grâce à la concertation sociale, les entreprises parviennent à conclure des CCT pour améliorer les salaires et la productivité. L’institut de recherches de la KU Leuven (Hiva) a démontré il y a quelques années toute l’importance de disposer de bons représentants du personnel dans l’entreprise.
Dans bon nombre d’entreprises, la concertation sociale fonctionne bien. Pourtant, beaucoup de travailleurs sont encore confrontés à des problèmes qui soulignent l’importance de la participation au travail. Ainsi, à en croire les estimations de l’Antwerp Management School, plus d’un travailleur sur trois n’oserait pas donner son avis au travail, par crainte des conséquences négatives. Voilà un chiffre très significatif.
Nous passons beaucoup de temps au travail, souvent beaucoup plus qu’à la maison. Pourtant, bon nombre de travailleurs ne s’y sentent pas à l’aise. Cette culture de la peur a dérapé dans certaines entreprises. Decathlon se moque de la concertation sociale, et donc de ses travailleurs. Argenx, une entreprise de biotechnologie qui brasse des milliards, mène une guerre ouverte contre la concertation sociale. Elle ne se gêne pas pour licencier tout simplement un candidat aux élections sociales.
-//-
«Les hommes et les femmes politiques de droite préfèrent se passer des syndicats».
_
En fait, tout cela est très bizarre. La liberté d’expression est depuis longtemps un des thèmes majeurs des débats de société. Beaucoup d’hommes et de femmes politiques de droite, en particulier, pensent que beaucoup de sujets doivent être interdits. Leur combat contre le «wokisme», qu’ils présentent comme le grand ennemi, est contagieux. Mais lorsqu’il s’agit de la liberté d’expression sur le lieu de travail, il n’y a plus personne.
Connaissez-vous un seul homme, une seule femme politique qui ait dénoncé les abus que je viens de citer? Pourtant, on pourrait s’attendre à ce que les hérauts de la liberté d’expression condamnent très vigoureusement les pratiques antisyndicales.
La vérité est que les hommes et les femmes politiques de droite préfèrent se passer des syndicats.