ZOOM /
Une fête de Pâques anticipée?
TEXTE Marc Leemans | TEMPS DE LECTURE: 2 MINUTES | 15 MARS 2023
Le 9 avril, nous célébrerons la fête de Pâques, la fête de la résurrection. Apparemment, le sens de cette célébration n’a pas échappé aux interlocuteurs sociaux, réunis au sein du Groupe des 10.
Ce Groupe des 10, le symbole de la concertation sociale en Belgique dont la mort a déjà été annoncée à maintes reprises. Encore cet hiver, lorsque la concertation salariale a échoué en raison du carcan imposé par la loi sur la norme salariale qui prive la concertation salariale de toute marge de négociation pour des augmentations de salaires.
La CSC a pourtant choisi de ne pas rester les bras ballants. Nous contenter de vociférer sur les bas-côtés de la route, très peu pour nous. C’est trop stérile.
Le Bureau national de la CSC a mandaté Marie-Hélène Ska, la secrétaire générale de la CSC, et moi-même pour négocier avec les employeurs sur d’autres thèmes importants: les CCT interprofessionnelles relatives aux emplois de fin de carrière et au RCC qui viennent à échéance en juin, les «petites» pensions complémentaires souvent réduites à néant par la cotisation pour l’assurance maladie-invalidité, l’augmentation du salaire minimum... Voilà les dossiers pour lesquels nos affiliés attendent de leur syndicat qu’il apporte des solutions.
Ainsi fut fait. Après un long calvaire, nous avons conclu un projet d’accord social sur ces thèmes le 15 mars. Ce fut comme la résurrection de la concertation sociale, une fête de Pâques anticipée!
Pour les emplois de fin de carrière, nous avons également pu nous entendre sur un régime plus souple pour les travailleurs des entreprises de travail adapté car ceux-ci satisfont rarement aux conditions de carrière.
Négocier, ce n’est pas uniquement obtenir des avancées. C’est aussi faire des concessions.
Le système des heures supplémentaires «de relance» est par conséquent prolongé, à la demande des employeurs.
Nous avons accueilli la nouvelle avec moins d’enthousiasme parce que la flexibilité est déjà très forte dans de nombreux secteurs. Dans le même temps, nous ne sommes pas sourds à ce que disent nos collègues sur le terrain: ils préfèrent ces heures supplémentaires volontaires «de relance» plutôt que les flexi-jobs (de plus en plus populaires) pour se constituer un revenu d’appoint.
Il vous appartient, désormais, d’émettre un avis sur ce projet d’accord. Le Conseil général de la CSC se positionnera le mardi 21 mars. Il s’agit d’une première étape importante. D’autres suivront. Le gouvernement devra collaborer pour mettre en œuvre à temps certaines parties du projet d’accord.
Vu l’instabilité du climat politique actuel, ce n’est pas une évidence. La CSC veut, rapidement, entamer les négociations sectorielles afin de chercher à résoudre les problèmes auxquels les travailleurs sont confrontés, mais aussi en faisant en sorte qu’un maximum de citoyens puissent toucher la prime énergie.
Nous ne sommes peut-être pas ceux qui crient le plus fort. Mais dans le vrai travail syndical, proche des travailleurs, pour nos militants et affiliés, c’est là que la CSC est la meilleure. Nous le prouverons à nouveau durant les prochains mois.
/Votre avis compte!
Toutes vos remarques et suggestions concernant Syndicaliste et la communication à l’égard des délégués et des militants sont les bienvenues. N’hésitez pas à envoyer un mail à syndicaliste@acv-csc.be.
