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/Vêtements de travail: nouvelles règles d’entretien

TEXTE Laurent Lorthioir | PHOTO Shutterstock | 11 OCTOBRE 2023 | TEMPS DE LECTURE: 2,5 minutes

Depuis le 1er août 2023, la législation concernant les vêtements de travail a changé. Les conditions permettant à un employeur de demander à un travailleur de nettoyer, entretenir ou réparer ses vêtements de travail ont en eff et été modifi ées dans le Code du bien-être au travail (livre IX, titre 3).

DANS L’ENTREPRISE /

Qu’est-ce qu’un «vêtement de travail»? 

Il s’agit d’un vêtement fourni par l’employeur dans le but d’éviter au travailleur toute salissure lors de l’exercice de son activité professionnelle normale. Dès lors qu’il y a risque de salissure, l’employeur est tenu de fournir un vêtement de travail aux travailleurs concernés. Cela peut être par exemple un tee-shirt, une veste, un pantalon, une salopette, etc. Ajoutons que le port d’un uniforme ou d’un «vêtement standardisé » peut être rendu obligatoire uniquement via un arrêté royal ou une convention collective de travail (CCT).

Conditions auxquelles doit répondre un vêtement de travail 

Le Code du bien-être au travail défi nit les conditions suivantes: 

• présenter toutes les garanties de sécurité, de santé et de qualité;
• être approprié de sorte qu’il n’induise pas lui-même un risque ou accroisse un risque existant;
• être adapté aux exigences d’exercice des activités par le travailleur et aux conditions de travail existantes;
• tenir compte des exigences ergonomiques;
• être adapté aux mensurations du travailleur;
• être confectionné avec des matières non allergènes, résistantes à l’usure et au déchirement, et être adapté aux saisons.

Obligations de l’employeur et dérogations 

L’employeur doit fournir gratuitement les vêtements de travail et veiller lui-même à leur nettoyage, entretien, réparation et remplacement. Il n’est donc pas permis d’octroyer aux travailleurs une prime ou une indemnité pour cela. Toutefois, la législation prévoit deux dérogations à ce principe: 

• Moyennant une CCT signée dans l’entreprise, le travailleur peut recevoir une prime ou une indemnité pour l’achat et le renouvellement de son vêtement de travail s’il s’en charge lui-même.
• Moyennant une CCT signée dans l’entreprise, le travailleur peut recevoir une prime ou une indemnité pour assurer lui-même à son domicile (ou ailleurs) le nettoyage, la réparation ou l’entretien de son vêtement de travail, à condition que:
- une analyse des risques ait démontré que le vêtement de travail ne comporte pas de risque pour le travailleur, d’autres personnes ou l’environnement; - le CPPT et le conseiller en prévention aient donné leur avis préalable;
- les travailleurs aient reçu les instructions nécessaires pour le nettoyage, l’entretien ou la réparation des vêtements de travail en question. Que ce soit pour l’achat, le renouvellement, le nettoyage, l’entretien ou les réparations de vêtements de travail, cela ne peut en aucun cas engendrer des frais pour le travailleur. Il faut donc veiller à ce que les primes ou indemnités octroyées par l’employeur couvrent bien tous les frais réels engendrés (eau, électricité, produits, etc.).

/Attention, ne sont pas considérés comme des «vêtements de travail»:

• Les équipements de protection individuelle. Lorsqu’un vêtement a pour but de protéger le travailleur d’un risque autre que les salissures (par exemple: brûlure, coupure…), il ne peut être qualifi é de «vêtement de travail», même s’il protège également le travailleur contre les salissures.
• Les uniformes et «vêtements standardisés» SAUF s’ils visent également à protéger les travailleurs des salissures. Deux exemples concrets:
- Vous travaillez en tant que serveur dans un restaurant et vous devez porter un tablier avec le logo du restaurant. Ce tablier vise notamment à vous protéger des salissures lors du service, c’est donc un vêtement de travail.
- Vous travaillez comme vendeur pour un concessionnaire automobile et vous devez porter une veste avec le logo de la marque. L’analyse des risques démontre que votre «activité ordinaire» n’est pas salissante. Il ne s’agit donc pas d’un vêtement de travail, mais uniquement d’un «vêtement standardisé».