/« On s’habitue rapidement à devoir se lever tous les jours à 3h45 du matin »
Texte - Deborah Seymus // Photo - Stefaan Beel // Traduction - AC-ML // HIVER 2023 // TEMPS DE LECTURE - 3 minutes
C’est l’envie de passer plus de temps au grand air qui a décidé Fien Watteny en 2020 à quitter son emploi dans un centre de soins de santé pour devenir factrice. « Je n’ai jamais regretté cette décision, ne fût-ce qu’une minute », déclare-t-elle.
MON JOB /
Fien Watteny (28) possède un diplôme d’aide-soignante et a travaillé six ans dans un centre de soins de santé à Ledegem après avoir terminé ses études. « Un boulot que j’ai vraiment apprécié », insiste-t-elle. « J’aime le contact avec les gens et le fait de pouvoir les aider. Cependant, après six ans, j’ai eu envie de passer plus de temps au grand air. Pendant le confinement, le travail d’un de mes amis a éveillé mon intérêt. En tant que coursier pour bpost, il était toute la journée dehors et rendait les gens heureux en leur livrant leurs paquets. Quand j’ai appris que bpost cherchait des facteurs, j’ai immédiatement posé ma candidature ».
Fien est originaire d’Izegem, a grandi à Lendelede et habite depuis trois ans avec son compagnon à Ingelmunster. Tous les jours, elle part très tôt le matin en direction du centre de tri de Roeselare. « Je dois me lever à 3h45 pour commencer la tournée de livraison des journaux à 4h40. Je m’y suis vite habituée. J’apprécie aussi le fait de ne plus devoir travailler le soir, les week-ends et les jours fériés, comme c’était le cas dans le secteur des soins de santé. Mon compagnon et moi pouvons passer beaucoup plus de temps ensemble. De plus, comme j’ai reçu un contrat à durée indéterminée après trois mois seulement, cela a été plus facile de contracter un prêt à la banque pour la maison que nous avons achetée ensemble ».
Classement et choix
Fien commence donc toujours par une tournée de livraison des journaux. « Après cela, dès 7h30, je suis attendue au centre de tri pour aider les collègues en service de jour à trier le courrier. Ce travail est structuré dans le sens où chaque collaborateur effectue une tâche bien précise. Vers 8h, tout le courrier est trié et chacun peut débuter sa tournée. En ce qui me concerne, je commence généralement par me rendre à Hooglede, Staden ou d’autres communes avoisinantes de Roeselare avec une voiture pleine de lettres et de petits paquets. Des vélos électriques sont mis à notre disposition pour finaliser les tournées. « Les vélos de bpost sont tous pourvus de trois sacs postaux pouvant peser, pleins, jusqu’à treize kilos. Heureusement, il s’agit de vélos électriques », dit Fien en riant. « En effet, certaines tournées comportent des montées fort abruptes. »
« Pendant le confinement, le travail d’un de mes amis a éveillé mon intérêt. En tant que coursier pour bpost, il était toute la journée dehors et rendait les gens heureux en leur livrant leurs paquets »
Fien Watteny
Fien a d’abord reçu une semaine et demie de formation dispensée par des collègues expérimentés. « Ils m’ont appris les différents types d’envoi. Quelqu’un m’accompagnait les deux premiers jours d’une toute nouvelle tournée pour me montrer la route à suivre. Dès qu’on connaît les adresses, cela peut aller très vite. »
Un facteur débutant n’a pas de tournée fixe. « Tous les deux ans, un classement est établi sur base de l’ancienneté et à partir de là, on peut communiquer les tournées qui ont notre préférence et aussi demander à travailler comme remplaçant », explique Fien.
Bien armée contre les intempéries
Fien a eu beaucoup de mal à s’habituer à travailler dans des conditions météorologiques parfois dures. Auparavant, elle était habituée à travailler dans des températures agréables. « Avec une grosse veste, des gants et une écharpe, nous sommes bien armés contre le froid ».
Les nostalgiques se souviendront d’un facteur qui avait une tournée fixe et connaissait tout et tout le monde sur sa tournée. Qu’en est-il aujourd’hui ? « Même en ayant des tournées variables, on arrive toujours à faire la connaissance de gens après un certain temps. En chemin, on m’adresse aussi souvent la parole. J’ai plus de contacts avec les personnes âgées parce qu’elle sont plus souvent à la maison et ont plus de temps ». //