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Finalement un accord pour le sauvetage de l’aéroport

TEXTE - A.-C. M.-L // PHOTO - Shutterstock et CSC-Transcom // HIVER 2022 // TEMPS DE LECTURE: 2 MINUTES

Entretien avec Michel Gretzer, permanent de la CSC-Transcom 
représentant les ouvriers de l’aéroport de Charleroi.

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Sur la situation à l’aéroport de Charleroi

Charleroi est un aéroport se concentrant uniquement sur le trafic de passagers et non de fret. Dès 2020, les mesures prises pour enrayer la pandémie ont conduit à la fermeture de l’aéroport. Puis, quand les frontières se sont progressivement rouvertes au tourisme, le trafic n’a que timidement repris. Le manque de diversification des activités de l’aéroport couplé à la baisse drastique de trafic finissent par avoir raison de la trésorerie de BSCA (société de gestion de l’aéroport de Charleroi), en perte de quelques 25 millions d’euros pour l’exercice 2020 et déjà nettement plus dès le mois de mai 2021.

BSCA emploie 650 salariés dont 235 ouvriers. Environ 3000 travailleurs dépendent directement ou indirectement des activités de l’aéroport.

En mars 2021, le CEO de BSCA, Philippe Verdonck, ainsi que le président du conseil d’administration et groupe de travail stratégique, Gilles Samyn, convoquent alors les organisations syndicales représentatives présentes sur le site pour discuter de la situation et présenter des mesures de remédiation pour éviter une faillite imminente.

Sur le plan de sauvetage

Dès juin 2021, la participation publique descend de 73 % à 52 %. Les acteurs privés n’hésitent pas à recourir au chantage et exigent un accord social pour valider la recapitalisation de la société. L’emploi est sauvegardé mais la direction veut faire rentrer immédiatement de l’argent dans les caisses en diminuant, entre autres mesures, la charge salariale.

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Militants et affiliés en action

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Michel Gretzer et un militant

Sur les mesures proposées

La direction propose d’emblée la suppression des bonus et de certaines primes, une diminution de salaire de 10 % pour tous les travailleurs, peu importe leur niveau salarial, une augmentation de la flexibilité, une diminution et annualisation du temps de travail.

Après que le CEO ait dévoilé à la presse sa vision pour le redémarrage de l’aéroport, sans aucune concertation avec les partenaires sociaux, le mécontentement monte chez les travailleurs. A l’initiative de la CSC-Transcom, une action a lieu devant l’aéroport. Faisant suite à une proposition de la CSC-Transcom, un préavis de grève est déposé en front commun le 3 juin au matin. L’après-midi, une rencontre a lieu au cabinet du Ministre Crucke, à la suite de laquelle le conseil d’administration de BSCA décide de nommer un facilitateur.

La CSC-Transcom dénonce le manque de transparence de la direction, la non-équité dans les efforts demandés au personnel, la mauvaise gestion de la flexibilité des horaires, le manque de respect envers les travailleurs et le manque d’écoute des partenaires sociaux qui les représentent.

Sur le déroulement des négociations

« Ce qui m’a marqué, explique Michel Gretzer, c’est le manque transparence qui a très rapidement donné le ton dans les réunions. Nous n’obtenions aucunes réponses à nos questions pertinentes concernant certaines dépenses de BSCA ». Les collaborateurs décident d’arrêter le travail le matin du 20 septembre pour mettre la pression sur la direction. Une réunion a lieu le 28 septembre au cours de laquelle on constate que BSCA redémarre mieux que prévu. Début octobre, la finalisation des travaux d’allongement de la piste de l’aéroport est célébrée. L’assemblée générale du personnel, consulté le 12 octobre sur les propositions de la direction, se positionne clairement : non à l’unanimité.

Comme le conseil d’administration avait jusqu’au 15 novembre pour trouver un accord avec les partenaires sociaux sous peine de provoquer la faillite de la société, la direction demande à ces derniers de fixer un agenda de rencontres pour avancer sur le dossier. Cinq réunions se tiennent entre le 18 novembre et le 21 décembre. Un second arrêt de travail intervient le 10 décembre.

Pour Michel Gretzer, la convention est imbuvable. Les points d’achoppement restent, principalement, l’annualisation du temps de travail, la flexibilité à outrance et la diminution salariale. Une assemblée générale du personnel, organisée le 23 décembre, confirme que le personnel ouvrier rejette à 70 % les propositions mises sur la table. L’insistance de Michel Gretzer à défendre les travailleurs dérange à ce point la direction qu’elle en vient à saisir de la question Marie-Hélène Ska, secrétaire générale de la CSC. Celle-ci finira par l’assurer de son soutien.

Sur l’accord finalement conclu

Le 30 décembre 2021, les organisations syndicales et la direction signent un accord social. Grâce au travail syndical soutenu de la CSC-Transcom, le pire a été évité pour les travailleurs de l’aéroport. La direction a atteint ses objectifs de recapitalisation et de diminution immédiate de la masse salariale.

Concrètement, l’accord social est conclu pour une durée de 3 ans et constitue le 3e volet du plan de sauvetage de l’aéroport. L’annualisation du temps du travail a été retirée de l’accord et la diminution salariale s’effectue progressivement en fonction du niveau de salaire. Les salaires les plus faibles ne sont pas impactés. Sous certaines conditions, il est décidé que BSCA remboursera aux travailleurs concernés les parties de salaires ainsi retenues au plus tard à la fin de l’accord. L’externalisation des activités est exclue jusqu’en 2025.

Heureusement, cet accord protège temporairement les travailleurs les plus fragiles. Michel Gretzer garantit que quand l’aéroport aura normalement repris ses activités, la CSC-Transcom sera présente pour renégocier à la hausse les conditions de travail. //

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