/Inspecteur à l’IBPT - Le développement des technologies de communication sans fil
Texte - Johan De Ryck // Traduction : AC-ML // Photo - Tom Verbruggen // HIVER 2023 // Temps de lecture - 3 minutes
Les technologies de communication sans fil se sont fortement développées au cours de ces dernières décennies. Peter De Paepe en a été le témoin privilégié. Depuis 35 ans, il travaille pour l’IBPT (l’Institut belge des services postaux et des télécommunications), le régulateur fédéral qui a notamment pour mission de garantir la sécurité des réseaux.
EMPLOI SOUS LES PROJECTEURS /
Après ses études en électronique digitale, Peter De Paepe a commencé à travailler à Alost pour l’entreprise alimentaire Amylum. Puis, il s’est rapidement tourné vers la RTT (la Régie des Télégraphes et Téléphones), devenue par la suite Proximus. Là, il a débuté sa carrière comme technicien et peu de temps après est devenu inspecteur ayant la qualité d’officier de police judiciaire, autorisé à confisquer tout matériel interdit.
Radios libres et sonnettes
« J’ai grandi avec les émetteurs pirates et les radios libres comme Veronica, Mi Amigo et Radio Atlantis. Je les écoutais volontiers mais ils n’en restaient pas moins illégaux. Il en va de même pour la chasse aux radioamateurs populaires (les participants partaient à la recherche d’un émetteur radio émettant sur une certaine fréquence, ndlr). J’ai vécu en première ligne l’arrivée des téléphones sans fil et le déploiement des réseaux 3G, 4G et 5G ».
« Je constatais aussi les disputes constantes entre d’une part, le législateur et le régulateur et d’autre part, les rois de la débrouillardise. Entre les deux se trouvaient des citoyens peu méfiants qui ne réalisaient pas à quel point toutes ces applications, légales ou pas, interféraient avec le fonctionnement des appareils sans fil de leur logement. La législation assez stricte sur la radio stipule que ces infractions peuvent même être poursuivies au pénal ».
On ne parle pas nécessairement d’intention malveillante. « Je vous donne un exemple classique : le caoutchouc d’une sonnette sans fil qui ne cesse de dysfonctionner, empêchant à son tour les autres appareils sans fil à proximité de fonctionner convenablement. Heureusement, ce genre de problème se résout facilement. Il en va de même pour certains appareils téléphoniques bon marché qui peuvent sérieusement perturber le réseau GSM. La cause du problème peut être attribuée au faible coût et à la mauvaise qualité de ces appareils fabriqués en dehors de l’Union européenne ».
« Un permis est requis pour la liaison radio entre un grutier travaillant du haut de sa cabine et ses collègues au sol »
Peter De Paepe
Sur terre, en mer et dans les airs
Pour Peter, une de ses tâches les plus importantes est l’information et la sensibilisation. « J’ai déjà pu solutionner des querelles de voisinage. Je pense, par exemple, à la clôture électrique d’une pâture qui perturbait la réception radio tout autour. Ou encore la veilleuse défaillante d’une chaudière à gaz qui s’est avérée être à l’origine de l’interruption du signal de la télévision dans la maison. En attirant l’attention sur de tels défauts techniques, nous évitons qu’ils ne donnent lieu à des procédures judiciaires ».
« En principe, un permis est requis pour toute connexion sans fil. Cela vaut également pour les secteurs aériens et marins. Aussi par exemple, pour la liaison radio entre un grutier travaillant du haut de sa cabine et ses collègues au sol ».
« Nous avons déjà dû intervenir parce que l’équipement de communications à bord de navires de dragage provoquait des interférences avec les chemins de fer néerlandais. L’industrie maritime interfère souvent avec les activités sur terre ferme. Dans le domaine de l’aviation, une communication fiable entre les pilotes d’un avion et les tours de contrôle des aéroports revêt littéralement une importance vitale. Et à Courtrai, il a fallu adapter un four à séchage de fils parce qu’il interférait avec les liaisons radio de l’aéroport de Lille ». //
