FLASHBACK /
Nuisances nocturnes autour de l’aéroport de Zaventem
Texte - Lieven Bax // Photo - Shutterstock // Traduction – A-C M-L // PRINTEMPS 2022 // TEMPS DE LECTURE: 2 MINUTES
Au milieu des années 1980, la forte augmentation de l’activité cargo à l’aéroport de Zaventem et les nuisances sonores qui y sont associées ont non seulement apporté leur lot de nuits agitées pour les riverains mais ont aussi tenu éveillés les ministres successifs des Transports. En un rien de temps, le nombre de règles, processus et autres plans de lutte contre les nuisances sonores se sont démultipliés. Le calme est-il revenu entre-temps ? Dany Van der Biest, militant depuis de nombreuses années au centre de contrôle aérien Skeyes pour la CSC-Transcom et membre du comité syndical national des secteurs aviation-maritime, voit dans l’utilisation d’avions plus silencieux la seule solution durable.
Mardi 20 septembre 1988. Le ministre des Transports, Jean-Luc Dehaene, effectue, de nuit, une visite de travail dans les entreprises de courrier situées à Zaventem. Grâce à son prédécesseur, Herman De Croo, ces dernières ont été autorisées à développer sérieusement leurs opérations. Bon pour l’emploi. Toutefois, le bruit nocturne aux abords de l’aéroport a également considérablement augmenté. Dehaene annonce un ensemble de mesures politiques visant à réduire les nuisances à des proportions acceptables pour les riverains. Il est, par exemple, question de nouvelles procédures de décollage et d’atterrissage. Le futur Premier ministre promet aussi l’installation d’un réseau de surveillance du bruit.
Priorités
« Le gouvernement avait déjà décidé, un an plus tôt, d’investir dans un nouveau centre de trafic aérien », se souvient Dany Van der Biest. « Par ailleurs, 70 millions de francs belges ont été affectés à l’installation d’un sonomètre. Il s’agit de pouvoir évaluer objectivement où et quand il y a trop de bruit. »
La cartographie objective des nuisances sonores n’a pas fait diminuer celles-ci. « Avec ces informations, vous pouvez, en tant que contrôleur aérien, envoyer un avion sur une route différente, moins densément peuplée, tant que la sécurité n’est pas compromise. »
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de plaintes ont été reçues par le “Service de Médiation du Gouvernement Fédéral pour l’Aéroport de Bruxelles National” depuis mars 2002, date de sa création. »
La limitation des nuisances sonores n’est pas la première priorité d’un contrôleur aérien.
« Son travail consiste à superviser la position des avions afin d’éviter les collisions. Les conditions météorologiques déterminent également les itinéraires à emprunter. Un contrôleur ne dirigera jamais un avion dans certaines configurations nuageuses afin d’épargner aux riverains toute pollution sonore. Sans compter les vols prioritaires, médicaux par exemple, qui bénéficient toujours de prérogatives ».
Changer la donne
Les gouvernements fédéraux successifs ont pensé qu’il serait possible de résoudre le problème des vols de nuit et les nuisances sonores en résultant pour les riverains de l’aéroport en mettant en place un, voire plusieurs plans de répartition. « Cependant, ils étaient saisis à chaque fois par un groupe d’action différent, tant et si bien que cela ne faisait que déplacer les nuisances. »
Les normes de bruit plus strictes ont certainement contribué à réduire les nuisances, tout comme l’utilisation d’avions plus silencieux. « En réalité, il y a encore beaucoup d’appareils anciens en circulation. Ces avions cargo peuvent servir pendant des dizaines d’années ».
« Convaincre les entreprises de courrier opérant à Zaventem de remplacer tous leurs vieux avions bruyants par des avions plus silencieux changerait vraiment la donne. Bien entendu, cela doit rester économiquement justifiable. Peut-être que le gouvernement pourrait subventionner l’achat d’avions moins bruyants ? » //