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/Yorbe Schrauwen (21) chauffeur de camion

Texte - Dominic Depreeuw // Photo - Bart Van der Moeren // Traduction – A-C M-L // PRINTEMPS 2022 // TEMPS DE LECTURE: 1 MINUTE

Du haut de ses neuf ans, Yorbe Schrauwen a décidé qu’il voulait devenir chauffeur routier. Son grand-père l’a initié très tôt au travail en le prenant comme passager dans son camion. Maintenant qu’il se trouve lui-même derrière le volant depuis un an et demi, Yorbe vit encore plus intensément les joies du métier. Tout comme les revers.

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Mon grand-père a été chauffeur de poids lourd pendant quarante ans », commente Yorbe, enthousiaste. « Il transportait des camions neufs et il m’a autorisé à l’accompagner sur la route dès mon plus jeune âge. Ensemble, nous avons traversé le Benelux, une partie de la France et de l’Allemagne. Souvent, mon grand-père et moi étions absents de la maison pendant une semaine. Quand j’ai eu douze ans environ, il m’a laissé conduire sur le site de l’entreprise. Au début, mon grand-père était toujours derrière moi et je n’avais le droit que de tenir le volant, puis j’ai pu actionner les pédales et enfin conduire en ligne droite. Au bout de deux ans, je pouvais effectivement charger, décharger et conduire par moi-même. Dès la cinquième année d’humanité, j’ai suivi la formation de chauffeur de camion au Stedelijk Lyceum d’Anvers. Je me souviens de certains de mes professeurs. Je les rencontre encore de temps en temps. Ces contacts sont toujours cordiaux. »

Au micro-ondes

Peu après l’obtention de son diplôme, Yorbe a commencé à travailler pour l’entreprise de transport de Turnhout dans laquelle son grand-père était également employé. « Mon grand-père était à quelques mois de sa pension. Il m’avait déjà tout appris et fait rencontrer tout le monde : les chefs, les chauffeurs, les planificateurs,… Au début, j’ai été affecté au transport de nouveaux camions, comme mon grand-père. Toutefois, je souhaitais être plus souvent à la maison, près de mon amie et de mon grand-père qui était entre-temps devenu malade. J’ai donc commencé à travailler pour une autre entreprise de transport à Beerse. »

« Je n’apprécie pas de devoir attendre un certain temps avant de pouvoir prendre une bonne douche ou d’aller à la toilette », admet Yorbe. « Les installations sanitaires des bords de route ne sont pas toujours belles. Heureusement, je ne suis généralement pas absent pendant plus de trois jours. Mais aussi parfois, malheureusement, cinq. Pas agréable. Parfois, je dois passer la nuit dans un parking payant. C’est vite une vingtaine d’euros, non remboursés. J’essaie de faire attention à ce que je dépense en cours de route. Par exemple, ma grand-mère me donne toujours des repas qu’elle a préparés pour moi et que je peux réchauffer au micro-ondes dans mon camion. »

Un accueil chaleureux

Être chauffeur de poids lourd, c’est évidemment conduire beaucoup mais aussi être capable de faire face à toutes sortes de circonstances. « Vous entrez en contact avec beaucoup de monde. Parfois cela se passe bien, parfois pas », s’amuse le jeune chauffeur. « Certains clients vous accueillent très chaleureusement. Aux Pays-Bas, par exemple, il n’est pas rare qu’on vous apporte un café dès votre arrivée. Par contre, il y a des entreprises qui vous font attendre des heures sous prétexte que vos documents ne sont pas en règle (ils s’avèrent plus tard corrects) ou bien parce qu’ils attendent que leur pause soit terminée avant de commencer à décharger votre véhicule. »

Ces désagréments ne rebutent pas Yorbe. Il ne quitterait pour rien au monde la cabine de son camion. « J’aime vraiment conduire. Je ne m’ennuie jamais sur la route. Une fois, j’ai eu un job étudiant dans un supermarché et j’y suis devenu fou. Rester à l’intérieur n’est pas pour moi. Bien sûr, je travaille à l’intérieur d’un camion mais la vue y est fantastique. Je vois parfois les plus beaux levers ou couchers de soleil. Ce ciel rouge quand je pars à cinq heures du matin… c’est vraiment fabuleux. » //

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