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L'ACTU /

«Les nantis devront aussi apporter une contribution significative»

TEXTE Bram Van Vaerenbergh / PHOTO Belga / 11 SEPTEMBRE 2024 / TEMPS DE LECTURE: 2,5 MINUTES

Les négociations pour la formation du gouvernement fédéral continuent de faire la Une des médias. Les notes initiales étaient un copier-coller plutôt indigeste du programme électoral de la N-VA. «Les négociations requièrent plus de sérieux et d’équilibre», a déclaré notre présidente, Ann Vermorgen, dans un entretien paru dans De Tijd. La secrétaire générale, Marie-Hélène Ska, interrogée par L’Avenir, a tenu le même langage.

Les négociations gouvernementales ont déjà fait couler beaucoup d’encre. La «super note» s’est surtout avérée être super pour les super riches. L’impôt sur la fortune? Aux abonnés absents. La sécurité sociale? Elle est rapidement devenue l’insécurité sociale. Ann Vermorgen: «Je n’arrive pas à l’expliquer. Aucune contribution supplémentaire n’est demandée à ce groupe qui est la base électorale fortunée de Bart De Wever et Georges-Louis Bouchez. Il s’agit de redresser les finances publiques, pour pouvoir investir dans les services aux citoyens et dans les personnes qui assurent ces services. Mais aussi pour faire face aux conséquences du vieillissement et pour lutter contre le changement climatique. La N-VA et le MR devront accepter que leur base - les nantis - fournissent aussi une contribution significative. Il ne pourra pas s’agir d’un impôt sur les plus-values vidé de sa substance, car dans ce cas, ce seront les citoyens ordinaires qui devront à nouveau passer à la caisse. Un nouveau gouvernement doit aborder ce sujet, de manière équilibrée et responsable.»

Les travailleurs du secteur public font partie de ces «citoyens ordinaires». Dans sa note, Bart De Wever voulait réaliser deux milliards d’économies sur leurs pensions. Marie-Hélène Ska, secrétaire générale: «Les travailleurs du secteur public – ceux qui s’occupent de nos enfants et de nos parents – méritent le respect. Pour nous, aller chercher de l’argent dans ce secteur témoigne d’un manque de respect total envers ces personnes.»

La CSC veut que les citoyens aient plus d’argent sur leur compte en banque, afin qu’ils puissent maintenir leur niveau de vie. Ann Vermorgen: «Les projets de réforme fiscale du ministre des Finances, Vincent Van Petegehem (CD&V), étaient un bon début. Certaines parties ont été récupérées. Quiconque travaille à temps plein serait gagnant. Pour ce groupe, il n’est naturellement pas question d’une opération blanche.» Marie-Hélène Ska souligne elle aussi cette crainte: «L’indexation des salaires est continuellement attaquée. Elle est pourtant essentielle. C’est la seule certitude qu’ont une multitude de travailleurs. En effet, bon nombre d’entre eux n’ont pas droit à des augmentations salariales. Même si rien n’est encore définitif dans la note, les orientations sont claires, par contre.»

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La «super note» s’est surtout avérée être super pour les super riches.

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«La note qui a fuité dans la presse témoignait aussi d’une grande méfiance à l’égard des malades, des pensionnés et des demandeurs d’emploi, constate Ann Vermorgen. Au moindre coup du sort - maladie, chômage, etc. -, vous êtes le dindon de la farce. Or, ce qui compte, c’est la façon dont notre société offre aux gens des opportunités de travailler et de tenir le coup et non pas de savoir comment nous allons punir les gens.»

Au grand dam de la présidente, Ann Vermorgen, les textes qui ont fuité dans la presse insistaient surtout sur les moyens par lesquels le gouvernement voulait obliger la population à travailler encore plus, avec des heures supplémentaires moins coûteuses et plus nombreuses, avec du travail de nuit, etc. «Aucun moment n’était prévu pour combiner vie familiale et vie professionnelle. Ces propositions ressemblaient davantage à une autoroute vers le burn-out et l’incapacité de travail. Si on veut augmenter le nombre de personnes qui travaillent en les privant du ballon d’oxygène que constitue leur vie privée, on obtient pour unique résultat de faire baisser la productivité. Notre pays compte aujourd’hui 500.000 malades de longue durée. On peut gagner en productivité en évitant que les gens tombent malades. C’est là que se trouve le bénéficie», conclut Ann Vermorgen.

«Les responsables politiques ne réfléchissent pas à des investissements durables, résume Marie-Hélène Ska. C’est flagrant dans le dossier Audi. Le silence de bon nombre de politiciens m’étonne quand il s’agit de dossiers tels que celui d’Audi aujourd’hui, alors que l’avenir de 3.000 travailleurs et de centaines de sous-traitants est en jeu.»

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