EN ACTION /
Après la grève du 31 mars, le combat continue!
TEXTES & PHOTOS David Morelli, Donatienne Coppieters, Rebecca Lévêque, Victoria Pire & Stéphanie Siegels / 16 AVRIL 2025 / TEMPS DE LECTURE: 3 MINUTES
Face à la «déclaration de guerre contre le monde du travail» que constituent les mesures du gouvernement Arizona, la grève générale du 31 mars a mobilisé tous les secteurs. Prochaine journée d’actions: le 29 avril!
Aéroports, industrie, titres-services, transport, commerce alimentaire, nettoyage, services publics, secteur culturel… Aux entrées et dans les zonings industriels, devant les entreprises et les commerces, de nombreux piquets ont fleuri pour faire reculer les projets de la coalition fédérale qui s’attaquent aux droits des travailleurs et aux travailleuses. L’appel lancé par la CSC et la FGTB a été bien suivi: à titre d’exemple, la moitié des entreprises couvertes par la CSC Bâtiment-Industrie & Énergie (CSC BIE) étaient à l’arrêt. 180 piquets de la CSC Alimentation & Services et 158 piquets de la CSC Metea bloquaient les accès tant au Nord qu’au Sud du pays. À l’instar de Marie-Hélène Ska, les Jeunes CSC ont réalisé le tour des piquets pour montrer leur solidarité et leur soutien aux grévistes.
Le gouvernement a-t-il entendu cet appel des travailleuses et travailleurs à revoir en profondeur sa copie? Rien n’est moins sûr. Pour continuer à mettre la pression sur le gouvernement, une nouvelle journée d’actions est prévue le 29 avril prochain. Plus d’infos sur les actions dans votre région: www.lacsc.be
Découvrez les actions prévues dans votre région sur www.lacsc.be/arizona

Jessica Pottier & Jennifer Populaire, éducatrices spécialisées dans un centre pour personnes handicapées (réseau Abilis – Mons)
Jessica: «Je m’inquiète de l’avenir, celui de mon fils et des enfants en général. J’ai le sentiment que le gouvernement veut vraiment appauvrir encore plus la population. Je suis inquiète pour nos pensions, pour les personnes en maladie, pour toutes ces personnes qui ont des accidents dans leur parcours de vie. Si un jour on est malade ou si on perd notre travail, que fera-t-on?»
Jennifer: «Mon père a droit à un crédit-temps de fin de carrière et il risque de perdre ce droit, c’est vraiment dommage. Sinon, le grand risque pour nous, c’est l’aspect financier. On galère déjà comme ça alors avec tout ce qu’ils veulent faire passer, comment on va s’en sortir?»

Ronny Marotta, Filame Brussels (Nivelles):
«Dans notre secteur, on subit le chômage économique. Le gouvernement Arizona nous met une épée de Damoclès au-dessus de la tête en nous disant que ces périodes de chômage économique ne seront peut-être pas prises en compte pour notre pension. Mais ce n’est pas notre faute si on manque de boulot. Au contraire, nous on ne demande qu’à travailler. Aujourd’hui, on est révoltés par ce manque de considération.»

Amanda Finet, employée à la Mutualité neutre (Charleroi)
«Je veux défendre le droit de tous les travailleurs et des personnes malades de longues durée, parce qu’il y a des personnes malades qui ne seront plus jamais capables de travailler et on va leur sucrer leurs indemnités. Il y a plein de choses avec lesquelles je ne peux pas être d’accord.»

Samuel Busieau, Autosécurité S.A. contrôle technique (Mons)
«Dans mon entreprise, nous travaillons avec des périodes plus chargées que d’autres. Ils nous arrive donc de prester des heures supplémentaires. Le projet de l’Arizona d’annualiser le temps de travail ouvre la porte à un contrat variable où on perdrait nos avantages conclus dans les conventions. Les heures supplémentaires ne permettront plus de toucher un sursalaire.»

Alexandre Bellot, travailleur chez Mobix (Seneffe)
«C’est impossible de travailler jusqu’à 67 ans dans les métiers de la construction. Chez nous, il y a des travailleurs dans la quarantaine qui sont déjà cassés. On essaye d’adapter le travail et les outils, mais les mesures Arizona vont rendre le travail pénible intenable.»

Antoine Sevrin, gestionnaire de commandes client pour la SNCB (atelier de Salzinnes)
«À la SNCB, le gouvernement veut mettre en place un service à la carte, c’est-à-dire mettre des trains en fonction du nombre de clients potentiels. Et il veut encore réduire le budget alors que s’il y a de plus en plus de retards, de problèmes de trains, c’est parce que le budget a déjà été réduit. Le réduire plus va générer encore plus de problèmes.»

Arnaud, ASBL 143, militant Jeunes CSC (23 ans)
«On accompagne les personnes qui sont convoquées à l’Onem dans le cadre de litiges et au Forem. La limitation des allocations de chômage à deux ans va créer l’effet inverse de celui attendu, elle ne va pas favoriser l’emploi. Tout ce qu’ils vont faire c’est exclure les gens, mais l’exclusion n’a jamais porté ses fruits.»

Sabine Delcourt, travailleuse chez Cooper Vision (Liège)
«Désormais le travail de nuit ne débutera qu’à minuit et non plus à 20h, cela signifie que le montant de la prime va diminuer. Le dimanche comptera également comme un jour de travail normal, ce qui va entrainer la suppression de cette prime.»

Elise Olmos, enseignante secondaire à l’enfant Jésus (Nivelles)
«On ressent déjà les effets de pénurie: quand un enseignant est absent, on a déjà du mal à trouver quelqu’un pour le remplacer. C’est un métier difficile mais ce sera encore pire avec l’Arizona: la carrière va être plus longue et il y aura moins de pension, moins de congés assimilés, plus de restrictions pour la prépension. De moins en moins de personnes voudront devenir enseignant.»