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VICTOIRES SYNDICALES /

Chez Barry Callebaut, Lunch Garden, Febelco et pour la cellule Diversité

TEXTE David Morelli / PHOTOs Shutterstock, Belpress, Denis Grégoire / 15 janvier 2025 / temps de lecture: 3

Barry Callebaut: nombre de licenciements réduit

En février 2024, la direction de Barry Callebaut annonçait son intention de licencier 178 travailleurs du site de Hal via la procédure Renault. Une annonce perçue par beaucoup comme prématurée et inutilement dure. Après des mois de négociation, les représentants des travailleurs sont parvenus à réduire le nombre de licenciements lors de la première phase, qui est ainsi passé de 178 à 18.


Une deuxième phase de la restructuration, liée à l’introduction de l’automatisation, pourrait entraîner le licenciement de 22 travailleurs au maximum. Cette phase ne sera mise en œuvre que si le projet réussit et s’avère réalisable à Hal.

Pour décrocher cette victoire, les syndicats ont abordé la situation de manière construc--tive: ils se sont concentrés sur le respect du dialogue social, la réintégration des travailleurs - un grand nombre a trouvé un nouveau poste dans l’entreprise - et la conclusion d’accords solides concernant un filet de sécurité financier et des mesures de soutien pour les travailleurs qui perdent leur emploi. «Ce résultat est une victoire pour les travailleurs, qui ont montré avec solidarité et persévérance qu’ils sont bien plus que des chiffres dans un bilan, déclare Abdelhafid El Kadi, permanent syndical à la CSC. C’est un signe clair que le dialogue social et la coopération entre les employeurs et les travailleurs sont essentiels pour créer un environnement de travail durable et responsable.» Cette victoire souligne l’importance de la négociation collective et de la recherche de solutions équilibrées qui profitent tant à l’entreprise qu’aux travailleurs.

Les syndicats ont abordé la situation de manière constructive dans le respect du dialogue social.


Chez Lunch Garden, la volonté des syndicats a porté ses fruits.

Lunch Garden:
prime de fin d’année et avance sur salaire

Lors d’un conseil d’entreprise en octobre 2024, pour la deuxième année consécutive, la direction de Lunch Garden annonçait son intention de scinder la prime de fin d’année en deux versements: un en décembre, l’autre en janvier. Or, dans cette entreprise, la prime est depuis toujours versée en décembre et non en janvier comme le prévoit le secteur. Il s’agit d’un avantage considérable en matière de pouvoir d’achat avant les fêtes de fin d’année. Cette fois, estimant avoir déjà fait suffisamment d’efforts toute l’année, les organisations syndicales ont refusé et exigé le paiement de la prime complète en décembre. Sans considération pour la concertation syndicale, la direction a ensuite annoncé, lors d’un conseil d’entreprise extraordinaire en décembre, une mesure encore plus inacceptable: pas de paiement de la prime de fin d’année en décembre mais une avancée sur salaire de 30% pour compenser.

Le bureau de conciliation sociale, exigé en urgence par les organisations syndicales en front commun, s’est d’abord soldé par un PV de carence (1). La nuit portant conseil, sur fond de menace de dépôt d’un préavis de grève et d’actions, la direction a repris le chemin de la raison. Outre des engagements en matière de concertation sociale plus respectueuse, les délégués ont obtenu le maintien du versement d’une avance de 30% sur le salaire de janvier pour les travailleurs qui le désiraient, une prime nette exceptionnelle de 125€ versée avant les fêtes et l’engagement du paiement de la prime de fin d’année mi-janvier.

La détermination fait bouger les choses.

(1) Un PV de carence est produit lorsque les membres du bureau de conciliation représentant les organisations d’employeurs et ceux représentant les organisations de travailleurs n’arrivent pas à aboutir à un avis unanime.

Febelco: des chèques-repas plus élevés

Febelco est un grossiste coopératif de produits (para)pharmaceutiques. Il emploie 1.200 travailleurs en Belgique répartis sur huit sites. Suite à un combat syndical basé sur une récolte de pétitions et sur une action de grève, la revendication d’augmenter la valeur des chèques-repas a été entendue. Au 1er janvier, la valeur du chèque-repas est ainsi passée de 4,95€ à 6€. Deux augmentations supplémentaires de 0,50€ sont également prévues en janvier et en juillet 2026. Ces augmentations, négociées en front commun, bénéficieront aux 1.200 travailleurs du site en Belgique.

Subsides anti-discriminations sauvés

Suite à leur action du 4 décembre pour défendre les subsides wallons en matière de lutte contre la discrimination au travail, la CSC et la FGTB sauvent les subsides pour 2024!

En octobre dernier, Pierre-Yves Jeholet, ministre wallon de l’Emploi et de la Formation, faisait savoir aux ASBL syndicales luttant contre la discrimination au travail que leurs subsides prévus pour l’année 2024, pourtant validés par le gouvernement wallon début 2024, seraient tout simplement annulés et que ces mêmes subsides ne seraient plus octroyés dans les années à venir.

La cellule Diversité de la CSC qui assure la formation des militants sur la législation anti-discriminations dans la sphère de l’emploi, accompagne également les victimes de discriminations à l’emploi ou de discriminations sur le lieu de travail. Son fonctionnement est directement menacé par la perte de ces subsides.

Le 4 décembre 2024, les militants et le personnel des associations concernées se sont rassemblés devant le Parlement wallon à Namur. Elles et ils ont formé une haie d’accueil des parlementaires avec des personnes représentant les victimes de discriminations sur le marché de l’emploi et dans le monde du travail: des personnes avec un handicap, des femmes, des jeunes, des travailleurs âgés, victimes de racisme, d’homophobie, d’islamophobie, d’antisémitisme… Lors de la séance plénière du Parlement wallon du 4 décembre, le ministre est finalement revenu sur sa décision de supprimer les subsides pour l’année en cours.

Cette action de sensibilisation et de protestation initiée par la CSC a été efficace puisqu’elle a permis de sauver les subsides pour 2024. Mais le combat continue alors que les mêmes subsides pour les années à venir restent, quant à eux, toujours menacés.

© Denis Grégoire

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