L'ACTU /
Delhaize: la lutte continue
TEXTE CNE | PHOTO Roger Job | 11 OCTOBRE 2023 | TEMPS DE LECTURE: 2 minutes
Après consultation des travailleurs, la CNE a rejeté le protocole de paix sociale de la direction de Delhaize.
Alors que le confl it dure depuis plus de sept mois et que la direction n’est venue autour de la table des négociations que lorsqu’elle en a été forcée par le ministre, elle ne nous laissait que deux jours pour donner une réponse à son projet d’accord de «paix sociale». Nous lui avons imposé un délai plus long parce que nous avions besoin du temps nécessaire pour poser la question aux travailleurs engagés dans le confl it.
-//-
La direction n’a pas tenu compte des demandes des travailleurs, mais a mis sur la table ce qui l’arrangerait.
_
Nous avons organisé des assemblées dans les magasins pour présenter la proposition patronale, l’analyse que nous en faisions et en débattre avec les travailleurs. La direction de Delhaize a fait pression sur nous pour avoir notre réponse. Étant donné que la majorité qui se dégage des assemblées tenues dans les magasins est très claire, nous avons communiqué le mercredi 27 septembre à la direction que la CNE ne signera pas le protocole d’accord. Les éléments mis sur la table par la direction ne sont pas respectueux des travailleurs et de leurs revendications qui concernent, d’une part, la possibilité de partir dignement pour celles et ceux qui n’adhèrent pas au plan Delhaize. Ce n’est pas aux travailleurs de démissionner parce que ce n’est pas eux mais la direction qui modifi e les conditions d’exercice de leur contrat de travail. D’autre part, les travailleurs demandent des garanties réelles de maintien de l’emploi et des conditions de travail. Pour la CNE, il n’y a pas eu de véritables négociations jusqu’ici. La direction n’a pas tenu compte des demandes des travailleurs mais a mis sur la table ce qui l’arrangeait. Le fait que la direction ajoute, au comptegouttes, certains éléments dont il n’était pas question au départ prouve d’une part l’utilité de la lutte des travailleurs (ex: la prime de transition) et d’autre part, que le discours de la direction «rien ne changera pour les travailleurs » n’est que de la poudre aux yeux. Nous souhaitons sortir de ce confl it et restons ouverts à négocier des réponses aux revendications des travailleurs. La stratégie du pourrissement n’est pas une option.
/Le Delhaize Flagey, un supermarché symbolique
Le Delhaize Flagey fait partie des premiers magasins vendus avec ses travailleurs dans le cadre du plan franchisation. À peine quelques semaines après cette annonce, Delhaize a licencié un délégué syndical. Le nouveau repreneur a déjà signifi é aux travailleurs que les horaires et les jours d’ouverture changeraient ou qu’ils devraient désormais nettoyer le magasin (tant pis pour la société de nettoyage actuelle et ses travailleurs qui passent eux aussi à la trappe). Ceux à qui ça ne plait pas seront poussés à la démission. On est loin du «rien ne change» répété depuis des mois par la direction.
Le samedi 23 septembre, travailleurs, (ex)clients et soutiens se sont retrouvés pour opposer la solidarité à la violence de l’argent. Ils ont interpellé les clients pour les encourager à rester solidaire et à boycotter l’enseigne jusqu’à ce que les travailleurs soient entendus. La lutte continue. «On est là, même si Delhaize ne le veut pas!»