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/Eleonora, conductrice de métro à la Stib

TEXTE Donatienne Coppieters | PHOTO Aude Vanlathem | 21 FÉVRIER 2024 | TEMPS DE LECTURE: 1,5 minutes

«La Stib et le métro, c’est un monde d’hommes. Il faut faire entendre la voix des femmes.»

PAROLES DE MILITANTE /

Alors qu’elle travaillait dans l’horeca, une de ses connaissances lui a suggéré de postuler à la Stib. Eleonora y travaille depuis 14 ans, d’abord comme conductrice de tram pendant cinq ans, puis de métro depuis 2015. «Je ne me voyais pas faire ce boulot et finalement, j’aime bien. J’ai été nommée déléguée syndicale le 19 janvier dernier pour remplacer quelqu’une et j’ai décidé d’être candidate aux prochaines élections sociales dans l’espoir de changer les choses, pour un monde un peu meilleur. En tant que simple ouvrière, on n’a pas de pouvoir. Être déléguée, c’est être la voix des ouvrières et des ouvriers.

La Stib et le métro, c’est un monde d’hommes. Il faut faire entendre la voix des femmes car nous ne sommes pas nombreuses. Le harcèlement reste un sujet actuel, aussi bien de la part des collègues que des passagers. Il arrive encore qu’on entende un passager nous dire «Retourne derrière tes casseroles!». On apprend à faire abstraction pour continuer notre travail qui est de mener à bon port les passagers en toute sécurité. Un travail est mené par la direction par rapport au harcèlement, mais il n’est pas suffisant.

Au niveau des horaires, il faut faire pas mal de concessions pour combiner une vie professionnelle et une vie familiale. Je fais le choix de faire les matins: je me lève tous les jours à 3h-3h30 pour commencer à 5h-5h30. Je ne suis presque jamais là pour les enfants. J’en ai encore deux à la maison, mais ils sont maintenant assez grands pour être indépendants.

Un de mes combats est d’obtenir plus d’horaires de jour pour les mamans qui veulent avoir une vie de famille car marier les deux, c’est compliqué. Il y a aussi des hommes qui ont des enfants en garde alternée.

J’ai toujours eu envie de devenir déléguée. Maintenant que les enfants sont plus grands, j’ai plus de temps. Si on veut faire bouger les choses, il faut se donner le temps et les moyens de le faire. En tant que femmes, on est en minorité à la Stib. C’est d’autant plus important d’être candidate aux élections sociales.»