EXTRÊME DROITE /
Extrême-droite: la réalité derrière les slogans
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Les partis d’extrême droite jouent de plus en plus la carte du social en adoptant un discours social ciblé sur le monde du travail. La comparaison des slogans et des positions politiques du Vlaams Belang (VB), et, en France, d’Éric Zemmour et de Marine
Le Pen, qui influencent le débat belge francophone du parti wallon Chez Nous, dévoile un discours social de façade. Ils défendent en fait un agenda défavorable aux travailleurs. Voici des extraits d’une analyse (1) présentant 30 exemples de votes antisociaux de l’extrême droite.
Salaires
Le VB affirme soutenir les salaires et le pouvoir d’achat. Pourtant, en 2017, le parti a voté au Parlement fédéral pour le durcissement de loi de de 1996 que les syndicats combattent car ils sont la cause du gel des salaires en 2023-2024. En 1996, il avait voté contre cette loi… car elle n’allait pas assez loin.
Le VB affirme vouloir augmenter le salaire minimum en Belgique. En 2022, le Parlement européen a mis au vote une proposition de directive sur le salaire minimum européen. Tous les partis belges ont voté pour, à l’exception de la N-VA et du Vlaams Belang.
Impôts
Éric Zemmour propose de baisser massivement les impôts des entreprises de 30 milliards d’euros pour créer de l’emploi. Cela va réduire le financement de l’État, ce qui amènera une réduction des prestations sociales ou des services publics (pensions, remboursement maladie…).
Pensions
Dans son programme de 2019, le VB se prononce en faveur d’une pension à points. Ce mécanisme pénalise généralement les faibles revenus, notamment les temps partiels.
Pouvoir d’achat
Alors que 93% des sympathisants Rassemblement national (RN) souhaitent un blocage des prix pour faire face à l’explosion des prix, Marine Le Pen a voté contre à l’Assemblée nationale. Les députés RN ont également rejeté la création de la nouvelle autorité européenne du travail, chargée de détecter les fraudes à la mobilité des travailleurs et le socle européen des droits sociaux, qui encourage une harmonisation des règles du travail et de la protection sociale à travers le continent.
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«Le VB se prononce en faveur d’une pension à points. Ce mécanisme pénalise généralement les faibles revenus»
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Syndicats
Le VB reste un parti antisyndical. Il s’oppose au versement des allocations de chômage par les syndicats. Par ailleurs, en juin 2021, il a déposé au Parlement une proposition pour donner une personnalité juridique aux syndicats. Cela aurait pour conséquence majeure de les obliger à rendre publiques leurs caisses de grève, pour le plus grand bonheur des employeurs.
Et «Chez Nous»?
Concernant les impôts, leur programme mentionne une diminution de l’impôt sur les entreprises de 25 à 22%. Cela revient à réduire le financement de l’État pour augmenter la marge bénéficiaire des entreprises…
Concernant le chômage, Chez Nous souhaite permettre aux chômeurs de longue durée d’accomplir des travaux d’intérêt général afin d’embellir nos espaces de vie en les rétribuant sous forme de chèque-terroir. Tout chômeur peut déjà travailler gratuitement s’il le veut en faisant du bénévolat (qui est d’ailleurs défrayé). C’est une porte ouverte pour rendre une mise au travail des chômeurs obligatoire.
Enfin, un détail: Chez Nous n’a, dans son programme, aucune opinion sur les salaires et sur les pensions.
(1) «L’extrême droite et ses votes antisociaux: 30 exemples», Olivier Malay, collaborateur au service d’étude de la CSC Alimentation & Services, et Angela Duzan (stagiaire). Texte disponible sur https://lavamedia.be/fr/lextreme-droite-et-ses-votes-antisociaux-30-exemples/