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Feu d’artifice ou baudruche qui se dégonfle?

TEXTE: Marc Leemans, président de la CSC | PHOTO Shutterstock | TEMPS DE LECTURE: 2 MINUTES | SYNDICALISTE 21 JUIN 2023

Le gouvernement a enfin entamé les discussions sur la grande réforme fiscale annoncée depuis longtemps. Le Premier ministre, Alexander De Croo, entend conclure avant le 21 juillet. Cette déclaration promet des feux d’artifice en plus pour notre fête nationale. Ou faut-il encore s’attendre à ce que la baudruche se dégonfle sous les sifflets des médias? Les partis politiques peuvent-ils renoncer à rouler des mécaniques et à avancer des décisions qui doivent leur rapporter des «trophées»? Le gouvernement est-il en mesure de s’atteler enfin à une réforme fiscale réelle et équitable?

Très honnêtement, le début des discussions était peu prometteur. Le président du MR, Georges-Louis Bouchez, veut que l’on discute des «réformes du marché du travail» parallèlement aux mesures fiscales. Comprenez: la limitation de la durée des allocations de chômage… alors qu’il sait pertinemment que les partis socialistes lui opposeront une fin de non-recevoir. Cette astuce est vieille comme le monde en matière de négociation: on demande l’impossible pour bloquer autre chose. Par ailleurs, il est clair depuis longtemps que les libéraux et leurs alliés de l’entreprenariat n’apprécient guère la réforme fiscale esquissée par le ministre Vincent Van Peteghem. Ils ont l’impression qu’il y a anguille sous roche sur le plan fiscal. Ils ont d’abord traîné les pieds avant de jouer la montre, afin que ce dossier soit renvoyé au prochain gouvernement qu’ils espèrent plus à droite. Ils se contenteraient bien d’une nouvelle mini-réforme. En clair, une mini-réforme pour les riches et les gros fraudeurs fiscaux. Ils prônent toujours des réformes, sauf lorsqu’elles menacent leurs intérêts.


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Il est grand temps d’instaurer plus de justice, sur la base d’un principe clair: un euro est un euro.

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Il est grand temps d’instaurer plus de justice, sur la base d’un principe clair: un euro est un euro. Le système fiscal actuel en Belgique est extrêmement complexe, avec des taux élevés et des assiettes fiscales réduites, toutes sortes d’exceptions, de réglementations spéciales et de formules compliquées. Le large éventail de déductions fiscales constitue la meilleure preuve de cette complexité. Nous pourrions pourtant simplifier grandement ce système: si tout le monde payait sa juste part, il y aurait moyen d’accorder un allégement fiscal aux travailleurs lourdement imposés. C’est possible grâce à un impôt sur la fortune et une véritable taxation sur les plus-values. Mais aussi, par exemple, en mettant fin à l’évitement des dividendes par la pratique croissante des rachats d’actions par l’entreprise.

L’intérêt général est en effet plus important que celui de quelques actionnaires fortunés.

Je demande à tous les responsables politiques qui estiment que le travail doit être plus rémunérateur - et ils le crient tous haut et fort - de renforcer rapidement l’équité de notre système fiscal obsolète. Joignez enfin le geste à la parole!

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