SAUT D'INDEX /
Le FMI veut sortir tous les produits énergétiques de l’indice santé.
TEXTE Thomas Greuse & Chris Serroyen | PHOTO Shutterstock | TEMPS DE LECTURE: 1 MINUTE | 8 FÉVRIER 2023
L’essence et le diesel sont déjà retirés de l’indice santé. Or, dans sa dernière analyse de l’économie belge, le Fonds monétaire international (FMI) a proposé en décembre de retirer également de l’indice d’autres produits dont les prix sont soumis à de fortes variations, ce que l’on appelle les produits volatiles. Le FMI semble viser en particulier les produits énergétiques. Si cela avait été le cas durant la crise énergétique actuelle, les travailleurs et les allocataires sociaux auraient perdu encore beaucoup plus d’argent. Il aurait été question d‘un saut d’index au carré.
L’alcool, le tabac, l’essence et le diesel sont déjà retirés de l’indice santé. Le FMI propose de sortir également d’autres produits fortement exposés à des variations de prix sur les marchés internationaux. Il semble viser le gaz et l’électricité, même s’il pourrait s’agir d’autres produits énergétiques: le bois, le charbon, le mazout, le LPG, etc. Peut-être en saurons-nous davantage dans quelques semaines, lorsque le FMI présentera son rapport final sur la Belgique. Les prix des denrées alimentaires sont peut-être également visés, parce qu’ils sont aussi soumis à de fortes variations internationales.
Supposons que tous les produits énergétiques aient été retirés de l’indice santé à partir de mars 2021. L’indexation aurait alors été fortement retardée pour tous les travailleurs, provoquant pour ces derniers une importante perte de salaire réel. L’ampleur de cette perte dépend de leur système d’indexation. Elle serait la plus lourde pour les travailleurs salariés et les allocataires sociaux dont le salaire ou l’allocation est adapté chaque fois que l’indice pivot est dépassé de 2%. Dans ce cas, l’indice pivot n’aurait été dépassé qu’à deux reprises entre mars 2021 et janvier 2023, contre sept actuellement.
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La proposition du FMI conduirait à de grandes pertes de revenus pour les travailleurs et les bénéficiaires de prestations.
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Pourtant, le FMI aurait aussi pu s’attaquer à la racine au problème des variations de prix, par exemple par un blocage des tarifs de l’électricité et du gaz. L’inflation aurait alors été nettement moindre, et l’indexation des salaires aurait aussi été plus limitée. Il y aurait alors également eu moins de prétextes pour renouveler les attaques contre l’index.