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Le nombre des malades de longue durée ne fait et ne fera qu’augmenter!
TEXTE Bart Vannetelbosch, secrétaire national de la CSC / 16 AVRIL 2025 / TEMPS DE LECTURE: 2 MINUTES
La Belgique compte aujourd’hui 526.507 personnes malades de longue durée. Ce chiffre est en hausse constante. Et la CSC craint que les mesures du gouvernement Arizona augmentent encore leur nombre. Il est question notamment de relever l’âge de la pension, de supprimer le RCC, de durcir les conditions d’accès aux emplois de fin de carrière et d’augmenter la flexibilité au travail. Ces dernières années, les gouvernements ont essentiellement mis l’accent sur l’individu. Ils veulent avant tout sanctionner et culpabiliser les malades de longue durée. Et l’accord du gouvernement Arizona va dans le même sens.
La réalité sur le terrain n’est souvent pas prise en compte dans les recherches, les débats publics ou politiques. Contrairement à certaines idées reçues, la plupart des emplois ne s’allègent pas, comme en témoignent l’augmentation de la morbidité et le monitoring de la faisabilité de la Fondation Innovation et Travail (Stichting Innovatie en Arbeid). Selon la CSC, il faudrait donc mettre l’accent sur la prévention et la lutte contre le travail malsain, plutôt que de s’attaquer aux travailleurs malades. Nous avons besoin d’une approche collective plutôt qu’individuelle. Si l’on ne lutte pas contre le travail malsain, toutes les mesures que l’on pourra prendre resteront sans effet.
Les deux causes principales des maladies de longue durée sont les troubles musculosquelettiques et les affections psycho-sociales. Le contrôle technologique sur le travail et la charge de travail augmentent, ce qui renforce le stress. Même si certains métiers physiquement lourds sont aujourd’hui moins fréquents, d’autres ont vu le jour, comme ceux qui nécessitent de soulever des patients. Les tâches répétitives restent fréquentes et posent des problèmes. Pour la CSC, il faut avant tout éliminer ces causes.
Pour s’attaquer au travail pathogène, il faut aussi être attentif à la notion de genre. Les femmes sont touchées de manière disproportionnée par les mesures gouvernementales. Elles sont davantage exposées à des travaux malsains, courent plus de risques d’être malades et donc d’être sanctionnées en tant que malades de longue durée. En outre, leurs revenus de remplacement sont plus faibles pendant les périodes de maladie et elles sont moins susceptibles de voir leurs problèmes de santé liés au travail reconnus comme maladie professionnelle.

«Pour lutter efficacement contre les causes de la maladie, une révision fondamentale du travail s’impose.»
Bart Vannetelbosch
Pour permettre une lutte efficace contre les causes de la maladie, une révision fondamentale du travail s’impose. Pour que les problèmes soient abordés par la racine, il faut de véritables négociations sur la manière dont le travail peut et doit être organisé de manière saine et des accords forts dans le cadre de la concertation sociale.
Nos délégués dans les entreprises jouent un rôle crucial à cet égard. La CSC veut encore améliorer les moyens à leur disposition. La CCT 104 sur l’emploi des travailleurs âgés et la CCT 39 sur l’introduction de nouvelles technologies doivent être adaptées de toute urgence à l’évolution des conditions de travail sur le terrain. Nous continuons à œuvrer pour l’amélioration du Code sur le bien-être au travail et à investir dans la formation de nos délégués, afin que cette législation soit appliquée correctement, y compris dans les petites entreprises.