ET ENCORE /
Le prix de mes frites augmente, même si le prix des pommes de terre diminue
TEXTE Bram Van Vaerenbergh | PHOTO Shutterstock | TEMPS DE LECTURE: 2 MINUTES | 8 FÉVRIER 2023
Maintenant que les prix de l’énergie semblent stagner, ce sont les prix des denrées alimentaires qui s’envolent. L’association de consommateurs Test-Achats a calculé que faire ses courses fin 2022 a coûté 19,7% de plus qu’au début de cette même année. Le beurre a grimpé de 38% et le prix des frites (surgelées) a même doublé. Et, fait marquant, si on nous dit que le prix des frites augmente parce que le prix des pommes de terre a augmenté, on n’entend jamais qu’une baisse du prix des pommes de terre fait baisser le prix des frites.
Que le prix des frites augmente d’année en année ne semble pas nous empêcher de les consommer. On n’y a pas prêté attention, mais le prix des pommes de terre a également doublé ces 18 derniers mois. Or, lorsque le prix des pommes de terre diminue – car oui, cela arrive de temps en temps – le prix des frites, lui, ne baisse pas. Il faut bien se rendre à l’évidence, les frais fixes du frituriste augmentent aussi: augmentation des prix de l’énergie, du loyer pour la friterie… L’augmentation du prix des pommes de terre sert alors d’alibi.
Les frites ne sont qu’un exemple. Les prix des autres denrées alimentaires continuent aussi à augmenter. Fin 2022, un chariot de supermarché rempli coûtait 19,7% de plus qu’au début de cette même année, a révélé l’organisation de consommateurs Test-Achats. Cette augmentation peut paraître logique étant donné que les coûts de production sont plus élevés en raison, entre autres, de l’augmentation des prix de l’énergie. Or, il faut également chercher une cause chez les fabricants de produits alimentaires de notre pays. En Belgique, les salaires n’ont, dans leur grande majorité, été indexés qu’en janvier 2023 alors que les prix ont augmenté bien plus tôt. De plus, les plus gros producteurs et distributeurs de notre pays ont eu la «chance» d’être liés par des contrats d’énergie fixes (et donc moins coûteux) de longue durée.
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Dans le secteur de l’industrie alimentaire, les marges bénéficiaires par travailleur ont doublé entre 2019 et 2022. Cet argent va en premier lieu aux actionnaires.
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Dans le secteur de l’industrie alimentaire, les marges bénéficiaires par travailleur ont doublé entre 2019 et 2022. Cette politique peut se justifier si les bénéfices sont utilisés pour créer un matelas financier mais, dans la pratique, cet argent va en premier lieu aux actionnaires. Le service d’études de la CSC Alimentation et Services a calculé que même après l’indexation, les surprofits du secteur s’élèveront encore à 400 millions d’euros.