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DOSSIER JEUNES CSC /

Les Jeunes CSC: «Faire changer les choses dans la diversité»

INTERVIEW ET PHOTO Donatienne Coppieters | 11 OCTOBRE 2023 | TEMPS DE LECTURE: 6 minutes

Pourquoi s’affi lier aux Jeunes CSC? Pourquoi devenir militant de cette organisation de jeunesse? Nel van Slijpe porte avec enthousiasme, énergie et gaieté la responsabilité des Jeunes CSC francophones. Il nous emmène dans les chantiers et les combats à mener pour et par les jeunes.

«Protège-toi, syndique-toi!», c’est le slogan de l’affiliation chez les Jeunes CSC. Quel lien faites-vous entre l’affiliation syndicale et le sport? 

Nous pensons vraiment que le syndicat, ce n’est pas quelque chose d’un autre temps. Au contraire, c’est quelque chose de très actuel et de plus en plus de jeunes ont besoin du syndicat pour être protégés, au même titre que quand on pratique un sport ou une activité avec des risques, on se protège, on met un casque, des genouillères, on prévoit un parachute si on saute, on prend une assurance... Si on va dans le monde du travail, on s’affi lie à un syndicat pour se protéger individuellement et collectivement des risques liés au fait d’être travailleur. 

Pourquoi est-ce important de se syndiquer comme étudiant? 

Il y a énormément d’étudiants qui ont des jobs étudiants aujourd’hui et quand on se retrouve seul face à son employeur, face à son patron, ça peut parfois être diffi cile de connaître et de faire respecter ses droits. 15.000 étudiants sont affi liés aux Jeunes CSC. Ensemble, on veille à leur donner les bonnes infos pour qu’ils puissent défendre leurs droits sur le lieu de travail. On peut aussi intervenir juridiquement pour défendre un jobiste qui aurait un problème avec son employeur. S’affi lier comme étudiant est donc une protection par rapport aux risques du travail. Mais avec les Jeunes CSC, on se bat aussi pour augmenter les salaires des jobistes et pour un meilleur accès à la sécurité sociale pour les jeunes. 

Qu’est-ce que les Jeunes CSC peuvent apporter aux jeunes en recherche d’emploi? 

Quand on sort des études, on est souvent mal informés de toutes les démarches administratives qu’on a à faire pour s’inscrire à Actiris ou au Forem, pour accéder au chômage. On est là pour accompagner, donner la bonne information, défendre aussi les jeunes. Les jeunes au chômage peuvent par exemple faire appel à nous au moment des évaluations du Forem ou d’Actiris pour défendre leur recherche active d’emploi. On défend aussi de manière plus collective la réduction collective du temps de travail pour permettre qu’on se répartisse mieux le travail et que les jeunes ne galèrent pas en début de carrière. On remarque que pour ceux-ci, c’est de plus en plus dur. À la fois, ils n’ont pas assez d’argent pour pouvoir se projeter et puis c’est assez instable au niveau des contrats. On revendique plusieurs choses: d’abord une augmentation du salaire des jobistes, ensuite un accès à la sécurité sociale qui soit une garantie pour les jeunes jusque 30 ans. On veut aussi que les jeunes aient plus accès à des emplois de qualité: avoir de meilleurs salaires, des CDI et pas de l’intérim. 

En quoi est-ce important de se syndiquer quand on est un travailleur jeune? 

En tant que travailleur, on peut être confronté à des abus sur le lieu de travail. Il arrive que la législation sociale ne soit pas respectée ou qu’on ait besoin de conseils et d’aide par rapport au contrat de travail, au salaire, à la fi che de paye. Le syndicat est là pour répondre aux questions individuelles. Plus largement, collectivement, il peut aussi négocier de nouveaux droits pour les travailleurs. Par exemple, la CSC a lancé une campagne pour augmenter de cinq jours les jours de vacances pour l’ensemble des travailleurs. Les Jeunes CSC la soutiennent évidemment.

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«ÉNORMÉMENT D’ÉTUDIANTS ONT DES JOBS ET QUAND ON SE RETROUVE SEUL FACE À SON EMPLOYEUR, ÇA PEUT PARFOIS ÊTRE DIFFICILE DE CONNAÎTRE ET DE FAIRE RESPECTER SES DROITS.»

Nel van Slijpe

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Ce sont bientôt les élections sociales. C’est quoi l’enjeu pour les jeunes? 

L’enjeu est important parce qu’il y a une baisse de syndicalisation chez les jeunes. Ici en Belgique, on a la chance d’avoir de manière bien structurée tous les quatre ans des élections sociales. Les travailleurs vont élire dans des milliers d’entreprises leurs représentants qui vont par après négocier et discuter sur toute une série de sujets de la vie de l’entreprise, que ce soit le salaire, le règlement de travail, les conditions de travail, etc. La question centrale est «Comment les jeunes travailleurs vont-ils être représentés dans les entreprises». Pour cela, il est indispensable que des jeunes s’impliquent et se présentent parce qu’il y a des thématiques spécifi ques aux travailleurs jeunes. La principale, c’est la stabilité d’emploi: beaucoup de jeunes sont en intérim, en contrat à durée déterminée et ne peuvent donc pas se projeter réellement dans l’avenir. La question aussi du partage entre la vie privée et la vie professionnelle est importante: comment combiner des loisirs, avoir une vie de famille, élever des enfants tout en travaillant. Pas mal de jeunes s’inquiètent de cette question-là aussi parce qu’avec le travail qui se fl exibilise et devient parfois plus intense, ils ont du mal à tout combiner. 

Aux Jeunes CSC, on peut être simple affi lié, mais on peut aussi être militant. En quoi consiste la militance? 

Dans chaque région, il y a des comités de jeunes qui se réunissent, mènent des actions ou participent à des actions organisées par d’autres. Ils ont envie de changer la société au sens large, à la fois sur ce qui se passe en entreprise, mais aussi de travailler sur les questions de justice climatique, de mobilité, de sécurité sociale et d’accès à l’emploi. À la CSC, les jeunes prennent des décisions, sont au coeur des campagnes. Ensemble, ils construisent le syndicat, les projets et font bouger les choses. On organise aussi des formations sur l’extrême droite, le racisme, l’écologie… Et on mène des actions ensemble. 

Tout ça, c’est assez politique et sérieux. Est-ce que vous vous amusez aussi? 

Ah oui, et je pense que c’est une des raisons principale pour lesquelles les jeunes nous rejoignent, parce que les Jeunes CSC, c’est hyper convivial. On rencontre des gens qu’on n’aurait jamais rencontrés en dehors du syndicat, on se marre...

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«À LA CSC, LES JEUNES PRENNENT DES DÉCISIONS, SONT AU COEUR DES CAMPAGNES. ENSEMBLE, ILS CONSTRUISENT LE SYNDICAT ET FONT BOUGER LES CHOSES».

Nel van Slijpe

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On participe aussi à des salons, des festivals… On va aller bientôt aux 24 heures vélo de Louvain-la-Neuve pour discuter avec les jeunes et aussi participer à la fête. Ce sont aussi des moments d’éclate chouettes à vivre. 

Quel est le point fort des Jeunes CSC par rapport à d’autres organisations de jeunesse? 

La première chose, c’est qu’on est très nombreux et donc on peut peser vraiment sur la vie sociale. On a 20.000 membres chez les JCSC, ce qui permet vraiment aussi de prendre des décisions qui ont du poids et qui fait qu’on est écouté par le politique. 

Un autre point fort, c’est qu’il y a derrière les Jeunes CSC toute une organisation - la CSC - qui nous donne des moyens pour l’action. 

Et puis, c’est une organisation qui est hyper diversifi ée. On accepte tout le monde dans sa diversité. On partage des idées et surtout, on a envie de changer les choses et on le fait dans le respect de chacune et chacun. Les Jeunes CSC sont une safe place pour beaucoup de jeunes. C’est ce qu’on a comme retour des jeunes quand ils participent à nos activités: ils se sentent bien! 

Ça prend du temps de s’engager aux Jeunes CSC? 

Cela dépend parce qu’il y a diff érents moyens de s’engager: parfois c’est ponctuel, parfois c’est sur du long terme. À chacun de voir l’énergie qu’il a envie de mettre dedans. 

Par exemple, on fait des événements réguliers 2 à 3 fois par an où on invite les jeunes. Certains viennent uniquement à ces événements- là. D’autres se réunissent chaque mois en région pour faire des projets et les porter et les suivre tout au long de l’année. D’autres encore ont participé à une ou deux activités, une formation ou un événement un peu festif. Ils nous connaissent et nous recontactent pour d’autres raisons. Il y a donc diff érents moyens de s’engager et chaque jeune est le bienvenu quel que soit son niveau d’engagement.

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