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Migration et terrorisme: pas d’amalgame!
15 NOVEMBRE 2023 | TEMPS DE LECTURE: 0,5 minutes
Depuis l’attentat du 16 octobre à Bruxelles, on a entendu un grand nombre de remarques racistes, d’amalgames entre personnes sans papiers et terrorisme et de déclarations chocs proférées par nos politiciens et largement relayées par nos médias.
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LES DISCOURS DE L’EXTRÊME-DROITE PRÔNANT DES SOLUTIONS SIMPLISTES ET IRRÉALISTES NE SERVENT QU’À ESSAYER DE RÉCOLTER DES VOIX. LE DANGER, C’EST DE SE LAISSER CONVAINCRE PAR LEURS DISCOURS!
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Le contexte particulièrement anxiogène qui se développe autour de nous n’y est pas pour rien. Entre l’attentat dans une école à Arras en France le 13 octobre, les attaques du Hamas et la reprise du conflit entre la Palestine et l’État d’Israël, nombre de déclarations violentes ou racistes ont fleuri dans les médias et les réseaux sociaux. Dans ce climat, on aperçoit les tentatives de certains membres de la classe politique belge d’instrumentaliser la peur et la haine.
Le 20 octobre, le ministre flamand du Logement, Matthias Diependale (N-VA), émettait une proposition visant à exclure les personnes sans papiers du marché locatif et à modifier le décret sur la location de logements en ce sens.
Les questions parlementaires de la députée fédérale Christine Marghem (MR) sur les personnes qui ne sont plus en séjour légal, ou encore les invectives de Theo Francken (N-VA) ex-secrétaire d’État à l’Asile et à la Migration, montrent que dans leur vision des choses, le problème est l’immigration illégale.
Or, si problème d’immigration il y a, c’est celui du sort des personnes migrantes, avec ou sans papiers, qui sont discriminées, privées de leurs droits et le plus souvent exploitées. Il est injuste de faire porter la responsabilité des attentats sur les épaules des personnes d’origine étrangère vivant en Belgique et qui, dans leur immense majorité, respectent les lois.
Si la Belgique voulait appréhender les choses avec un autre angle, elle pourrait constater que la régularisation des travailleuses et travailleurs migrants sans papiers serait une chance pour notre économie et une plus-value pour notre pays.
La régularisation permettrait de lutter contre l’exploitation inhumaine que ces personnes subissent. Si une politique d’accès à notre territoire par des voies légales et sûres était mise en œuvre, celle-ci assurerait un meilleur suivi par les autorités des rares personnes radicalisées et réellement dangereuses.
Par ailleurs, s’il y avait une solution simple pour réguler les flux migratoires, on le saurait depuis longtemps. Les discours de l’extrême-droite prônant des solutions simplistes et irréalistes ne servent qu’à essayer de récolter des voix. Le danger, c’est de se laisser convaincre par leurs discours!
/ Aurore De Keyzer, responsable Migrants CSC /