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ÉLECTIONS SOCIALES /

Un cas vécu: une assurance-hospitalisation à vie

Les élections sociales approchent à grands pas. Entre le 13 et le 26 mai 2024, les travailleurs de la plupart des entreprises du secteur privé choisiront leurs représentants au conseil d’entreprise (CE) et/ou au comité pour la prévention et la protection au travail (CPPT). Ces représentants sont la voix de leurs collègues dans le cadre de la concertation sociale. Au cours des prochains mois, nous mettrons en avant quelques résultats que nos représentants ont obtenu durant leur mandat.

TEXTE Marie-Paule Vandormael | PHOTO Karolien Coenen | 15 NOVEMBER 2023 | TEMPS DE LECTURE: 2,5 minutes

Celles et ceux qui passent par-là connaissent les petites usines bleues de Profel le long de l’autoroute A24 dans le Limburg. FAL Achel, une entreprise qui produit des portes et des fenêtres, et Protec, une entreprise qui produit les profils, sont deux des principaux employeurs de la région. Les deux sièges occupent au total environ 1.400 travailleurs, parmi lesquels 31 militants de la CSC. Les militants de FAL Achel se réunissent chaque semaine, tandis que l’ensemble des militants se rassemblent chaque mois, pendant les heures de travail.

La CSC est présente depuis longtemps dans l’entreprise, où elle a tissé des liens solides. L’équipe prépare actuellement la constitution des listes pour les prochaines élections sociales. Plusieurs candidats se sont déjà présentés spontanément, mais l’équipe recherche surtout des jeunes. La mission? Trouver une candidate ou un candidat dans chaque section. Nous avons rencontré la délégation syndicale de FAL Achel: Peter Steensels, Philippe Fijbels, Werner Stevens, Bjorn Tips, Rudi Croonen, Niels Thijs, Mark Verboven et Eddy Mermans.

FAL est une entreprise prospère. Ces dernières années, la production et les bénéfices ont augmenté, malgré la pandémie et la crise énergétique. Le ciel est-il donc sans nuages?

Nous manquons de personnel, de sorte que la charge de travail augmente. L’entreprise prend de nombreuses initiatives pour recruter du personnel, avec de maigres résultats. En outre, nous travaillons depuis des années sur une classification des fonctions. En raison du trop grand nombre actuel de fonctions différentes, certains collaborateurs ne se sentent pas suffisamment valorisés. Il règne un gros manque de transparence, qui renforce le mécontentement. Les collègues expérimentés recherchent un emploi ailleurs, de sorte que le savoir se perd. Cela aussi a un impact négatif sur la qualité du travail fourni. Certes, la direction est de bonne volonté, mais le personnel bute sur une organisation du travail déficiente. Le pilotage interne pourrait être meilleur.

Les travailleurs ont-ils pu profiter des bons résultats de l’entreprise?

En juin 2022, lors de la réunion consacrée aux IEF, on s’est rendu compte - dans le cadre de l’examen des comptes annuels - qu’un chiffre d’affaires de 100 millions d’euros avait été prélevé de l’entreprise pour être réinjecté dans la holding. Quand nous avons exposé le déroulement de la réunion à nos collègues, ceux-ci ont exprimé une grande frustration de ne pas pouvoir profiter des bons résultats financiers. L’entreprise continuait de réaliser de plantureux bénéfices, malgré que 100 millions d’euros aient disparu de l’entreprise.

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«Nous sommes convaincus que la responsabilité de l’employeur pour la santé de son personnel ne cesse pas au moment du départ à la retraite.»

Eddy Mermans

Quelles démarches avez-vous alors entreprises?

Avec les délégués syndicaux, nous sommes allés trouver l’employeur pour lui demander d’augmenter le salaire horaire du personnel d’un euro. L’employeur a d’abord refusé, mais face à notre insistance, il a fini par proposer une assurance-hospitalisation.

En quoi consistait cette proposition?

Il nous a proposé une assurance-hospitalisation à laquelle les 1.400 membres du personnel pouvaient adhérer. Il s’agissait d’une formule sans stage d’attente ni questionnaire médical et comportant la reconnaissance de 29 maladies chroniques. La police d’assurance prévoit aussi le remboursement des médicaments. En outre, un tarif d’affiliation avantageux est prévu pour le partenaire et les enfants de moins de 25 ans qui habitent sous le même toit. Tous les travailleurs peuvent rester affiliés après leur pension moyennant paiement de la prime annuelle et l’employeur verse chaque année, jusqu’à leur décès, une intervention de 120 euros à ceux qui comptent au moins 20 années d’ancienneté.

Pourquoi êtes-vous satisfaits du résultat?

C’est une réalisation importante. La moyenne d’âge du personnel est de 43 ans et nous effectuons un travail très pénible. Notre cadre de travail n’est pas des plus sains: maux de dos, surcharge des poignets, articulations douloureuses et épaules gelées ne sont que quelques exemples des pathologies dont souffre le personnel. Bref, toutes sortes de troubles musculosquelettiques. Nous essayons de trouver des solutions sur les différents lieux de travail par des interventions ergonomiques. Malheureusement, trouver la réponse à la charge qui provoque des dommages physiques et psychologiques demande souvent un peu de temps. Nous sommes convaincus que la responsabilité de l’employeur pour la santé de son personnel ne cesse pas au moment du départ à la retraite. Enfin, nous l’avons constaté: la concertation syndicale, ça vaut la peine!

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