TAPE À L’ŒIL /
Vive les artistes!
TEXTE François Reman / PHOTO Jean-Marc Quinet/Belpress.com / 16 AVRIL 2025 / TEMPS DE LECTURE: 1 MINUTE
En marge de la grève générale du 31 mars dernier, près de 3.000 travailleurs du secteur culturel se sont réunis devant le Théâtre de la Monnaie pour protester contre les mesures du gouvernement d’Arizona. Parmi ces mesures, la suppression du statut de travailleur des arts, qui résulterait de la limitation des allocations de chômage à deux ans maximum, suscite une vive opposition.
Le statut d’artiste est un dispositif qui «permet de rémunérer les artistes pendant leur travail de création, c’est-à-dire quand ils travaillent mais qu’on ne les voit pas», explique Marc Scius, responsable de la CSC Culture. Avec les mesures de l’Arizona, les artistes verraient également leur droit à la pension menacé, car ils devraient travailler 156 jours par an pour prétendre à une pension complète, ce qui est impossible pour la plupart d’entre eux.
Présente sur place pour soutenir le secteur, Marie-Hélène Ska, secrétaire générale de la CSC, a rappelé l’importance du dispositif actuel: «Cela n’a pas été simple de créer un statut d’artiste, qui n’est certes pas idéal, mais qui permet à tout le moins de vous garantir un minimum de revenus pendant les périodes d’intermittence. (…) Une carrière d’artiste comme celle de n’importe quelle travailleuse ou travailleur dans ce pays, ce n’est pas une carrière qui dure trois ans, mais au minimum 40 ans. Quatre décennies dans la précarité, dans l’intermittence, c’est vraiment long. On ne demande pas la lune, on demande juste de tenir compte de la réalité des conditions de travail aujourd’hui.»
Particulièrement remontés contre le président du MR, Georges-Louis Bouchez, deux comédiens s’indignent: «Après plus de 40 ans de carrière, nous gagnons presque la même chose que ce que nous touchions à nos débuts dans les années 80. Nous sommes toujours à la recherche de boulot en quelque sorte. Nous avons l’impression que le gouvernement souhaite se retirer de tout subside pour le secteur alors qu’il doit justement se porter garant d’une culture accessible à tous.»
Pour la CSC Culture, le rassemblement du 31 mars doit constituer le point de départ d’un calendrier d’actions. La culture sera également mobilisée lors de la prochaine journée de mobilisation, le mardi 29 avril, et lors d’une manifestation du non-marchand, le 22 mai.
Retrouvez l’émission radio Opinions CSC consacrée aux menaces qui pèsent sur le statut d’artiste sur www.lacsc.be/la-csc/radio-tv/opinions-csc-radio
