LES NIEUWE DOKKEN /
LES NIEUWE DOKKEN
CLIENT ― SCHIPPERSKAAI DEVELOPMENT | LOCALISATION ― GENT
DEME a été mandatée par la Sogent (Société de développement de la ville de Gand) pour réaliser la dépollution en vue de la reconversion d’un site de plus de 3 ha le long du Schipperskaai à Gand. Pour ce projet, DEME fait partie du consortium DOK9000 emmené par Schipperskaai Development (CAAAP et Van Roey), en collaboration avec le bureau d’études RSK et les bureaux d’architecture Stéphane Beel et BLAF Architecten.
― Développement urbain et dépollution intégrés
Avec le réaménagement des Nieuwe Dokken, DEME prouve sa valeur ajoutée dans une approche permettant l’intégration d’une dépollution en profondeur à une reconversion urbaine résiliente face aux défis climatiques. Le choix de cette vision de développement climato-résiliente est le résultat d’un process participatif entre les entrepreneurs, les autorités compétentes et les riverains. Grâce à une collaboration étroite avec l’ensemble des parties prenantes, DEME a réussi non seulement à respecter les délais serrés du projet mais a aussi permis un déroulement optimal des diverses phases du projet.
― Une pollution historique
Aujourd’hui encore, il existe sur le site des vestiges qui témoignent des anciennes activités portuaires, tels que les énormes grues portuaires bleues. Les traces que ces activités historiques avaient laissées dans le sol étaient moins visibles. Les anciennes installations de traitement du bois destiné aux chemins de fer avaient en effet entraîné autour du Handelsdok une pollution du sol et des eaux souterraines à la créosote (un mélange d’huile minérale, de HAP, de BTEX et d’autres composés chimiques). Dès la phase d’appel à projet, afin de mieux caractériser la pollution, le consortium a non seulement procédé à des analyses de sol complémentaires, DEME a aussi effectué des essais de traitement des terres polluées dans son laboratoire ainsi qu’une étude de rabattement et de dimensionnement de l’installation d’épuration des eaux souterraines.
― La modélisation 3D contrôle les excavatrices
Dès la phase de conception, DEME a travaillé en étroite collaboration avec les promoteurs immobiliers et l’OVAM. La pollution a été cartographiée de manière très précise, en utilisant entre autres un modèle 3D développé en interne. Ce modèle contrôlait le GPS des excavatrices, rendant les excavations efficaces et précises. Ceci a permis de limiter les volumes de terrassement et d’adapter au mieux le projet immobilier au déroulement de l’opération de dépollution. En termes de rapport coût-efficacité, cette approche s’est montrée particulièrement avantageuse.
Des pompes à faible émission de bruit ont été utilisées, afin de minimiser les nuisances pour les riverains. Les odeurs de goudron ont été neutralisées à l’aide d’un canon à odeurs.
Pendant les travaux de dépollution, les émissions atmosphériques ont fait l’objet d’un monitoring continu. Un système de drapeaux informait les riverains de la qualité de l’air à tout moment de la journée.
― La fosse de dépollution devient un parking
Le site a été divisé en différents lots à bâtir, chacun présentant un usage futur différent. Pour chaque lot à bâtir, les travaux de dépollution constituaient la première phase du développement. Sur une longueur de 300 mètres, 53 750 tonnes de terres polluées ont été excavées. Ces terres ont été évacuées vers des centres de traitement du groupe DEME. Les fosses d’excavation ont ensuite été utilisées pour la construction des parkings souterrains. Cette approche intégrée a permis d’éviter le déblai-remblai de ces zones, ce qui représente une économie significative. Les sols non pollués, soit quelque 87 000 tonnes, ont tous été réutilisés sur le site après un stockage temporaire.
Afin de permettre la réalisation des excavations hors d’eau, la nappe phréatique a dû être rabattue. Comme les eaux souterraines étaient également polluées, DEME a conçu et installé une station d’épuration des eaux de pompage afin que celles-ci respectent les normes de rejet. De plus l’alimentation électrique de cette station d’épuration a été réalisée au moyen des panneaux solaires installés sur le site.
― Connexion avec le quartier
Pendant le développement du projet, de 2011 à 2019, sous l’appellation DOK, le site a été converti en un lieu de rencontre estival et un rendez-vous créatif pour tous les Gantois. On pouvait y assister à des spectacles, manger, boire et participer à toute une série d’activités. Cette mobilisation citoyenne a permis de tisser dans le quartier des liens durables qui persistent encore.
‘Lors de la transformation des ’oude dokken’ en Nieuwe Dokken, nous avons intégré, dans une approche respectueuse du climat, la dépollution et le développement. Cette vision, fruit de choix politiques clairs, fait que l’OVAM, avec ses partenaires, puisse se concentrer sur un développement urbain résolument durable et résilient aux changements environnementaux plutôt que de se contenter d’une simple opération cosmétique. L’approche de DEME a permis des gains de temps et d’efficacité considérables et une forte réduction de l’empreinte écologique.’
ANN CUYCKENS, Responsable du département de la gestion des sols OVAM
― Vision axée sur le climat
Ce quartier au bord de l’eau comprend environ 400 nouveaux appartements et maisons pour des Gantois de tous âges. Bien sûr, un nouveau quartier ne se compose pas uniquement d’habitations. Le long du quai et dans les différents bâtiments, les commerces et les services y trouvent leur place, afin qu’un réseau organique de magasins, d’établissements horeca, de bureaux et de services puisse se développer. L’aménagement prévoit aussi des équipements publics tels qu’une crèche, une école primaire et un complexe sportif de quartier.
Les ‘Nieuwe’ Dokken ne font pas uniquement référence au quartier flambant neuf qui prend place en ces lieux. Le caractère novateur se rapporte aussi à la vision orientée vers le climat des promoteurs CAAAP et Van Roey, une vision qui va au-delà de la construction de bâtiments durables. Il y a ainsi, par exemple, le Stroompunt, un projet qui garantira que le stockage de l’électricité produite sur site à l’aide d’un système de batteries et une gestion éco-efficiente de l’énergie grâce à la technologie de ‘smart-metering’.
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‘Les Nieuwe Dokken obtiennent un score de 93,5 % sur l'échelle de durabilité de la Ville de Gand.‘
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― Mobilité multimodale
En outre, le projetNieuwe Dokken opte résolument pour une mobilité innovante et multimodale. Le quartier se trouve à quelques pas du nœud de communication Gand-Dampoort, qui offre une correspondance avec tous les types de transport. L’infrastructure des Nieuwe Dokken place les cyclistes et les piétons au cœur du projet, une grande partie du site étant interdite à la circulation automobile. Il existe déjà une bonne connexion avec le centre-ville de Gand via le Bataviabrug celle-ci sera bientôt renforcée grâce à un second pont qui est en projet.
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‘Nieuwe Dokken est l'un des quartiers les plus innovants de Gand.'
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Grâce à son approche globale, le projet Nieuwe Dokken obtient un score de pas moins de 93,9 sur l’échelle de durabilité de la Ville de Gand, un principe qui s’inspire du célèbre score BREEAM. La Building Research Establishment Environmental Assessment Method est une référence en matière de durabilité pour la conception de bâtiments durables avec un impact environnemental minimal. En fonction des choix faits par le promoteur dans différents domaines tels que la santé, l’énergie, l’eau, les transports, les matériaux, les déchets, le paysage et l’écologie, la pollution ou la gestion de projet, des points sont attribués au projet.
Le projet Nieuwe Dokken a reçu plusieurs nominations et prix pour l’approche durable retenue par les promoteurs. La coopérative DuCoop (qui fournit les services de durabilité au projet) est ainsi l’heureuse gagnante du ‘Klimaatprijs van de Radicale Vernieuwers’ (prix du climat des innovateurs radicaux), dé-
cerné par le journal De Standaard et Radio 1.
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‘Pour nous, la préservation de l’environnement est tout aussi important que le projet en lui-même. Avec Nieuwe Dokken, nous remodelons tout un quartier. Entouré de verdure et d’eau, il prévoit diverses installations publiques telles qu’une crèche, une garderie d’enfants, une école primaire et un complexe sportif de quartier.’
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STEFANIE VANDENBROUCKE, DIRECTRICE GÉNÉRALE CAAAP