EN BREF /
EN BREF
/ Il l’a dit
« Dire que les syndicats ne défendent que leurs intérêts, c’est faux.
Ils veillent avant tout à l’intérêt et aux conditions de travail des travailleurs de tout un secteur, mais aussi à leur capacité à être des interlocuteurs. »
Thierry Dock, UCLouvain
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/ Dumping social sur le Belgica
PHOTO - © Jorn Urbain
Le navire de recherche océanographique, propriété du gouvernement fédéral, risque d’être immobilisé en cas d’inspection par les autorités portuaires d’un pays tiers. La compagnie maritime Genavir, gestionnaire du Belgica, enfreindrait certains points de la Convention du travail maritime.
Le Belgica remplit diverses missions. Il mène, par exemple, des recherches scientifiques en faveur de ce que l’on appelle l’économie bleue. Pensez à la pêche durable, aux éoliennes en mer et au stockage de l’énergie au large des côtes. En outre, le navire peut également servir de plate-forme d’intervention en cas de catastrophe. À bord, des officiers de la marine belge sont aux commandes, assistés par des officiers électriciens français. Le reste de l’équipage est principalement composé de Lettons.
Le fait que l’Etat belge, responsable de la politique scientifique fédérale, confie la gestion du navire à une société de transport maritime française a déjà de quoi faire froncer les sourcils. Mais ce qui est encore plus surprenant, c’est que Genavir, selon un syndicat letton, aurait tenté de négocier une CCT en Lettonie pour les membres d’équipage originaires de ce pays. Toutefois, un syndicat letton ne peut conclure de CCT pour l’équipage d’un navire battant pavillon belge. De plus, Genavir semblerait ignorer que l’équipage restant à bord entre les missions, lorsque le Belgica est à quai dans le port de Zeebrugge, est toujours soumis à la législation belge, quelle que soit la nationalité des marins. Ainsi, en cas d’inspection par les autorités portuaires d’un pays non belge, le Belgica risquerait d’être interdit de navigation jusqu’à ce que les éventuelles infractions à la Convention du travail maritime soient éclaircies.
La CSC-Transcom en a informé le ministre fédéral de l’Economie et de l’Emploi, Pierre-Yves Dermagne, son collègue des Finances, Peter Van Peteghem, en charge de la coordination de la lutte anti-fraude, le ministre de la Justice et de la Mer du Nord, Vincent Van Quickenborne à ce moment, la ministre de la Défense, Ludivine Dedonder et le secrétaire d’Etat à la Relance et aux Investissements stratégiques, Thomas Dermine, en charge de la Politique scientifique. Elle leur a demandé de s’attaquer immédiatement au problème de dumping social à bord du Belgica. Malheureusement, en vain. « Ils n’ont pas daigné répondre à notre interpellation », soupire Kurt Callaerts, responsable général du secteur Maritime-Aérien, qui avait également transmis les informations disponibles aux membres de la Commission de la mobilité, des entreprises publiques et des institutions fédérales au sein du Parlement fédéral. « Nous demandons instamment au gouvernement fédéral d’agir immédiatement contre le dumping social à bord du Belgica et de favoriser l’emploi belge dans ce navire. »
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/ 20%
Source - Proximus
Depuis décembre 2023, part de la consommation électrique de Proximus fournie par un parc éolien situé en mer du Nord.
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/ ERRATUM TIKA 6
Les lecteurs attentifs n’auront pas manqué de le constater : les dernières lignes de l’article « l’Entrevue » du numéro précédent, consacré à S. Van Uffelen, semblent avoir pris la poudre d’escampette. Voici donc le dernier paragraphe de cet article : « Suis-je en train de dire que l’IA ne peut pas être utilisée à mauvais escient ? Non. Mais les médias sociaux diffusent aussi des fake news. Il suffit d’enseigner aux jeunes comment utiliser l’IA. Et si possible, comment faire la différence entre les vraies et les fausses nouvelles. Comme on dit en français : «La répétition fixe la notion ».//
/ La loi « livreurs de colis » : une opportunité manquée
Le Parlement fédéral a approuvé la loi « livreurs de colis », avec laquelle la ministre des Entreprises publiques et de la poste, Petra De Sutter, veut mettre fin aux abus dans les services de livraison de colis. Les coursiers indépendants pourront bientôt compter sur un salaire minimum et sur le droit au repos. « Reste à voir si la nouvelle loi permettra vraiment d’éviter les abus à l’avenir », s’interroge Christof Valcke, permanent dans le secteur du transport routier à la CSC-Transcom.
La loi entrera en vigueur en 2024. Elle stipule que les coursiers pourront livrer des colis 9 heures par jour et 56 heures par semaine au maximum. Un total de 90 heures ne pourra être dépassé par tranche de 2 semaines. Les coursiers recevront également un salaire minimum et seront désormais remboursés pour les frais d’essence, de garage et d’assurance de leur véhicule. « Si l’on additionne ces mesures, on obtient une rémunération minimale plus élevée que celle que la plupart des travailleurs perçoivent aujourd’hui », affirme P. De Sutter.
Dans le cadre de la lutte contre la fraude sociale, la loi prévoit également une obligation d’enregistrement. Les entreprises de messagerie devront s’enregistrer auprès du gouvernement et déclarer ensuite tous les six mois à l’IBPT le nombre et le type de coursiers avec lesquels elles travaillent, ainsi que les montants qu’elles leur versent.
Christof Valcke note que « malheureusement, il ne reste plus grand-chose du projet initial de la Ministre d’obliger le secteur à employer la majorité des travailleurs sous contrat à durée indéterminée. Des tarifs plus élevés pourront être exigés, mais la question est de savoir si, par exemple, un chauffeur employé par un sous-traitant ressentira la même chose. En ce sens, la nouvelle loi est une opportunité manquée. Ou alors, faudrait-il considérer qu’il soit normal qu’une grande entreprise de transport de colis n’utilise que des sous-traitants pour effectuer toutes ses livraisons ? »
Au même titre que les sous-traitants, C. Valcke évoque le grand nombre de faux indépendants. « Prétextant un esprit d’entreprenariat, ils se sont lancés comme livreurs de colis indépendants, mais dans la pratique, ce sont les grandes entreprises qui déterminent tout : des horaires jusqu’aux tarifs qu’ils doivent accepter. »
C. Valcke remarque déjà moins d’abus majeurs dans le secteur. « Les entreprises de transport de colis ont été fortement contrôlées pendant un certain temps, ce qui s’est avéré plus que justifié. Les chefs d’entreprise ont également pris conscience que ce qui se passait dans le secteur est tout simplement inacceptable. » Néanmoins, il n’exclut pas d’autres scandales dans le futur. « La nouvelle loi autorise toujours la sous-traitance, ce qui laisse la porte ouverte à d’éventuelles dérives. »
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/ Thalys ET Eurostar
PHOTO - © Eurostar
Suite à la fusion entre Thalys et Eurostar début 2023, les 25 trains Thalys roulent désormais sous un nouveau logo depuis la fin septembre de cette année.
« Les voyageurs pourront s’adresser à un seul fournisseur pour toutes les connexions à grande vitesse », expliquent alors les chemins de fer belges et français, actionnaires des deux sociétés. Le lancement d’un site web et d’une application unifiés a été finalisé et la société fusionnée a été dotée d’un nouveau logo comportant une étoile inspirée de l’étoile polaire, le service ferroviaire original entre Amsterdam, Bruxelles et Paris.
Le nouveau logo a été apposé sur tous les anciens trains Thalys au cours des derniers mois. La couleur bordeaux des trains ne changera pas.//