EMPLOI SOUS LES PROJECTEURS /
Professeur de danse et directrice de l’école de danse Atelier Temps-Liés
Texte : AC-ML // Photos : Aude Vanlathem // AUTOMNE 2023 // Temps de lecture - 3 minutes
Martine Lauti n’a pas grandi dans une famille d’artistes. D’ailleurs, il fût un temps où, enfant, elle se demandait si elle n’allait pas devenir psychiatre. Toutefois, sa maman décida de l’inscrire à un cours de danse, question de l’aider à vaincre sa timidité. A 12 ans, sa vie prit alors un tournant inattendu. Il s’avéra que la petite école de danse familiale était tenue par un couple de danseurs professionnels connus et de haut niveau, enseignant la technique russe selon les méthodes les plus strictes et qualitatives de l’époque. Martine Lauti se découvrit alors de nouvelles aptitudes et une véritable passion pour la danse.
Très rapidement, elle choisit de suivre des cours tous les jours, même le week-end, puis de faire de sa passion son métier. Pourquoi pas ? Ses parents lui avaient conseillé de choisir une profession qui lui plaisait car elle devrait s’en accommoder une bonne partie de sa vie. Son cursus de danseuse professionnelle se poursuivit alors auprès de nombreux professeurs, en Belgique et en France.
Une porte se ferme mais une fenêtre s’ouvre
A 23 ans, on lui diagnostiqua un problème de santé. Ce fut un choc : ses rêves et sa carrière de danseuse professionnelle s’écroulèrent instantanément. Très heureusement, un de ses professeurs lui conseilla de se tourner vers l’enseignement et lui permit même de commencer à donner quelques cours dans son école. Martine Lauti finit par accepter avec grande réluctance mais le désir de rester dans le milieu de la danse était plus fort que tout.
Petit à petit, elle se mit à apprécier cette nouvelle carrière et reconnaître à sa juste valeur l’opportunité qui lui avait été donnée de transmettre son savoir et son expérience aux plus jeunes. « Donner cours est enrichissant. Mes années d’enseignement m’ont appris la patience mais aussi à ne faire que des corrections vraiment fines et constructives dans le but de faire grandir l’apprenant.
Cela paraît évident mais ce n’était pas le cas lorsque j’étais moi-même étudiante. J’apprends aussi de mes élèves. J’aime les voir progresser et surtout, sentir la joie et la fierté que danser leur procure. Le métier d’enseignant est gratifiant et motivant. C’est vrai qu’une porte s’était fermée devant moi mais en même temps, une fenêtre s’était ouverte ».
L’Atelier Temps-Liés
Vers la fin des années 1990, Martine Lauti se lança un nouveau défi : ouvrir sa propre école de danse. Ce rêve se transforma en réalité en 2002. Elle investit un ancien atelier de boulangerie dans le nord de Bruxelles et le transforma en école de danse. L’Atelier Temps-Liés était né. Une école familiale, dispensant un enseignement de qualité… un retour aux sources en quelque sorte. « Bien entendu, la manière d’enseigner a évolué. L’approche de l’élève est différente. Et heureusement ! Actuellement, on respecte beaucoup plus les besoins physiques et mentaux des danseurs ».
En plus des cours à dispenser, le travail de directrice est varié et ne laisse pas le temps de s’ennuyer : planning et coordination des cours et des professeurs, contenus des différents cursus et niveaux, création de chorégraphies et organisation d’un spectacle tous les deux ans, location et gestion des salles de l’Atelier (pour des cours de yoga ou fitness), etc.
Malgré les difficultés inhérentes à gérer une asbl culturelle, il y a fort à parier que l’Atelier a de beaux jours devant lui : les deux filles de Martine Lauti sont également devenues des danseuses accomplies et enseignent dans l’école de leur maman.
Pour plus d’information sur les activités de l’Atelier Temps-Liés