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Stand-upper

Interview : AC-ML | Photos : courtoisie de Fabio Allibrio | Temps de lecture: 3 minutes | PRINTEMPS 2024

On ne devient pas stand-upper du jour au lendemain. Fabio Allibrio décrit sa profession comme étant à la fois très simple et très compliquée.

De la révélation à la réussite

Fabio Allibrio ne se destinait pas à faire du stand-up. Il avait dans l’idée d’être artiste peintre, puis s’est essayé au théâtre et à la comédie classique mais s’est vite rendu compte que ce n’était pas sa tasse de thé. « Un copain m’a un jour proposé de l’accompagner voir un spectacle d’un humoriste stand-up et cela a été la révélation ».

Toutefois, le chemin entre la révélation et la réussite en tant que stand-upper s’est avéré long et fastidieux. « En Belgique, il existe peu d’espace pour s’exprimer et pratiquer le stand-up, c’est un véritable problème. Il y a donc nettement plus de candidats talentueux que de places à prendre. A Bruxelles, par exemple, il y a environ 500 humoristes stand-up. Avant de pouvoir en vivre, j’ai dû longtemps jongler entre plusieurs boulots, dans l’alimentation et l’horeca, pour payer les factures. J’ai mis cinq ans avant de me faire un nom et je n’ai obtenu mon statut d’artiste que depuis quelques mois seulement ».

Ensuite, il faut pouvoir s’accommoder d’horaires particuliers, accepter d’avoir une vie sociale et familiale compliquée et être libre de se déplacer à l’étranger. « Les spectacles commencent souvent à dix-huit heures et j’en ai parfois jusqu’à une heure du matin car je vais à la rencontre du public après le spectacle, c’est important. Je vis donc en décalé, ce qui n’est pas le cas de ma femme, par exemple. Mais j’aime ce que je fais, c’est un milieu où je me sens bien et qui me convient. »


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« Il faut tomber pour se relever. L’humour est une proposition à laquelle le public accroche… ou pas ! »

Fabio Allibrio

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Et cela consiste en quoi, exactement, le stand-up ?

« En fait, il faut savoir trouver la drôlerie dans la banalité et la mettre en scène pour faire rire un public. Pour cela, seul ou accompagné de gens drôles et d’amis, je tire des idées de sketches en me promenant dans la rue ou en étant attentif aux événements du quotidien auxquels je suis confronté. Ma famille est également à la source de certains de mes textes. Je suis en constante recherche de nouveaux sujets car le public se lasse facilement. C’est un petit peu le revers de la médaille car il faut tout le temps être productif et se renouveler. Les sketches durent de huit à trente minutes et mon spectacle « A l’italienne » prend entre 1h15 et 1h30».


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« Il faut savoir trouver la drôlerie dans la banalité »

Fabio Allibrio

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Faire rire, c’est facile ?

« Pas nécessairement ! Avec l’expérience, je suis moins stressé mais c’est clair qu’il ne faut pas avoir peur de la honte. Il arrive qu’une blague ne fonctionne pas et on se prend un bide. Mais bon, la honte fait partie du jeu.
L’humour est une proposition que le public prend… ou pas. »

« Sur scène, je suis jugé en direct. Je dois composer avec les réactions spontanées du public, de temps en temps inattendues, ce qui laisse un peu de place à l’improvisation. Par contre, dans la vraie vie, j’avoue que faire rire à tout prix n’est pas toujours bien reçu ! » 

On retrouve Fabio Allibrio sur scène au Comedy Club de Saint-Gilles à Bruxelles, aux Halles Saint-Gery les derniers samedis du mois et sur les ondes de K.I.F. où il anime une chronique tous les jeudis de 16h à 19h.

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