/Yoshi Baert (22) Pecheur
Texte - Roel Jacobus // Photo - Dries Decorte // Traduction // A-C M-L // ÉTÉ 2023 // Temps de lecture - 2 minutes
Yoshi Baert (22), de Nieuport, est souriant, a bon cœur et deux mains avec lesquelles il exerce le métier de pêcheur, jour et nuit, avec passion. « A 17 ans à peine, en embarquant sur le bateau, j’ai compris que j’en ferais mon métier ».
MON JOB /
Bien qu’il soit né dans une authentique famille de pêcheurs, Yoshi Baert ne s’est pas tout de suite intéressé à la mer. « J’ai étudié à l’école sportive de Bruges et j’ai travaillé 4 ans pendant les mois d’été comme animateur sportif de plage. Comme ces trois dernières années, cela m’a été impossible à cause de la pandémie, mon père m’a proposé de l’accompagner en mer pendant un mois. Après deux semaines seulement, j’ai su que ce serait ma vie. Je ne suis plus retourné à l’école ». Depuis lors, Yoshi, son père Bernd (47), le beau-frère de celui-ci, son parrain Joachim Moeyaert (51), Geert Percuy (56) et Laureins Debruyne (30) composent l’équipage permanent du ‘Z.279 Ramblers’. Même le jeune frère de Yoshi, Jarno, les accompagne de temps en temps.
« J’ai commencé tout en bas de l’échelle. Au début, je devais surtout m’occuper du support et faire la vaisselle. Puis, en regardant et en écoutant, j’ai petit à petit appris le métier. Et dès qu’on remarque que tu t’en sors, on te confie d’autres tâches. J’ai donc reçu la responsabilité de mettre la pêche dans l’espace frigorifié. J’ai également suivi une formation de timonier et j’ai l’intention de continuer à étudier quelque chose tous les ans. Tout d’abord, je voudrais en savoir plus sur les petits moteurs – jusqu’à 300 ch, comme notre bateau – et dans un deuxième temps, je voudrais étudier les plus grands moteurs, le métier de skipper et la communication nautique ».
Journaux de bord
Le ‘Z.279 Ramblers’ navigue généralement entre le canal et le golfe de Gascogne. « Avec un plein de mazout, nous pou---vons rester jusqu’à dix jours en mer. De toute façon, il n’y aurait plus de place dans les espaces frigorifiés. En pratique, nous livrons notre prise au Havre après un semaine environ. De là, elle est transportée par camion vers la Belgique pour être vendue à la criée. Nous nous concen--trons sur la pêche de la sole, de la seiche ou du poisson-chat mais nos filets capturent aussi accessoirement du turbot, de la barbue, du loup de mer et de la plie ». La découverte d’endroits intéressants pour la pêche tient purement au savoir-faire. « Nous utilisons des journaux de bord où le père de mon parrain consigne des informations. Certains endroits où nous jetons nos filets sont visités par les pêcheurs depuis plus de deux cents ans ».
Les pêcheurs sont souvent loin de chez eux. Il est donc crucial que cette situation soit acceptée par son compagnon/sa compagne. C’est souvent celui qui reste qui doit s’occuper de tenir le ménage. Yoshi le confirme : « Je suis vraiment fier de ma petite amie et la manière dont elle s’occupe tous les jours de notre petite fille de neuf mois ».
/Renouvellement de la flotte
Après des années de latence, un certain nombre d’armateurs belges investissent à nouveau dans le renouvellement de leur flotte. Concrètement, dans le futur proche, huit nouveaux bateaux de pêche seront opérationnels. « Même nous, nous avons déjà pensé à changer de bateau », admet Yoshi Baert. Le ‘Z.279 Ramblers’ date de 1969, ce qui en fait le plus ancien bateau de la flotte belge. « Les bateaux les plus récents offrent plus de confort et d’espace. Par contre, nous sommes attachés à notre bateau. Mon père l’a repris il y a dix-sept ans. Ce bateau a une âme et rayonne d’une convivialité à l’ancienne. C’est notre deuxième maison. En outre, la construction d’un nouveau navire coûterait sept à huit millions d’euros. Même en retirant les deux à trois millions de subsides auxquels nous aurions droit, nous devrions encore pouvoir venir avec le reste de la somme ».