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Le drame d'une machine à laver en panne
TEXTE: Marc Leemans, président de la CS | TEMPS DE LECTURE: 2 MINUTES | SYNDICALISTE 17 MAI 2023
«Travailler doit rapporter plus que rester chez soi» entend-on dire de toutes parts. D’accord avec cette affirmation, mais les responsables politiques libéraux veulent atteindre cet objectif en sabrant dans les allocations alors qu’elles sont déjà souvent inférieures au seuil de pauvreté. À qui cette mesure profitera-t-elle au final? Les salaires ne vont pas augmenter parce qu’on enfonce encore un peu plus les malades et les chômeurs. Si le travail doit être mieux rémunéré, la marche à suivre est évidente.
Premièrement, les salaires et le pouvoir d’achat doivent augmenter. Or, ce n’est pas possible pour l’instant parce que la loi sur la norme salariale et tous les logiciels truqués qu’elle comporte empêchent toute augmentation. Il faut donc en finir avec cette loi. De nombreuses entreprises font de plantureux bénéfices. En outre, un grand nombre d’entreprises ont profité de la guerre en Ukraine et des conséquences de la pandémie de Covid-19 pour augmenter encore davantage leurs marges bénéficiaires, entraînant ainsi un effet d’inflation accru. Ce n’est pas sans raison que le terme «inflation indue» ou «greedflation» entre en lice pour devenir le «mot de l’année».
Deuxièmement, le gouvernement a encore une autre occasion de mieux rémunérer le travail. Il doit très rapidement présenter une réforme fiscale équitable. Toutes les pièces du puzzle sont sur la table. Il est temps maintenant de battre les œufs et de confectionner une omelette fiscale. Nous avons globalement réservé un accueil positif à l’épure du ministre des Finances, Vincent Van Peteghem, même si nous ne sommes pas d’accord avec tout. C’est néanmoins une base pour traiter plus correctement les revenus du travail et les revenus du patrimoine. La droite et le front patronal sentent que le vent tourne sur le plan fiscal. Ils appliquent des manœuvres dilatoires et tentent de jouer les prolongations de manière à renvoyer le dossier au prochain gouvernement dont ils espèrent qu’il sera plus à droite. De notre côté, nous disons qu’il est temps de veiller à plus d’équité, sur la base du principe selon lequel un euro est un euro. J’appelle tous les responsables politiques qui estiment que le travail doit être mieux rémunéré à rendre notre système d’imposition vermoulu plus équitable et à davantage faire contribuer les épaules les plus larges.
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Nombreuses sont les personnes qui travaillent dur tout en ne gagnant pas suffisamment pour mener une vie décente.
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Aujourd’hui, nombreux sont les citoyens qui n’éprouvent pas un sentiment de bien-être dans notre société parce qu’ils travaillent dans de mauvaises conditions, parce qu’ils ont des emplois éprouvants. Aujourd’hui, nombreux sont ceux qui ne se sentent pas traités correctement parce qu’ils sont taxés plus lourdement que les grandes fortunes. Un grand nombre de personnes travaillent dur tout en ne gagnant pas suffisamment pour mener une vie décente. Selon une étude de Deloitte, de l’UGent et d’Argenta, 64% des Belges ne sont pas à l’aise financièrement. Ces ménages n’arrivent pas à boucler le mois avec leurs revenus et n’ont qu’une faible réserve financière. Le moindre contretemps est synonyme de crise. Une machine à laver qui tombe en panne est une catastrophe. Toutes ces personnes ont un sentiment d’injustice et ne se sentent pas écoutées, pas respectées. La société évolue dans le mauvais sens, avec une latte qui est beaucoup trop haute pour un trop grand nombre de personnes.
