/Aperam: une entreprise inspirante
TEXTE Manon Van Thorre // 24 JUIN 2024 // TEMPS DE LECTURE: 1,5 MINUTES
Comment la durabilité et la transition sont-elles mises en œuvre dans les entreprises? Aperam, entreprise sidérurgique spécialisée dans l’acier inoxydable est pionnière dans ces matières. Mauro Celauro, délégué principal CNE, met en avant l’importance du rôle des représentants des travailleurs.
ENTREPRISE DURABLE /
Aperam est pionnière en termes de transition et investit énormément dans l’efficacité énergétique afin de réduire sa consommation de gaz et d’électricité. Par ailleurs, l’entreprise s’inscrit dans l’économie circulaire. Ainsi, les restes de métaux issus du découpage de tôles par les clients sont rachetés par l’entreprise, qui les réutilise afin de fabriquer de nouvelles tôles, réduisant considérablement les déchets.
Mauro Celauro: «Chez Aperam, le dialogue social est bien installé depuis de nombreuses années et la direction fait preuve de transparence. Beaucoup d’initiatives sont prises sur le site depuis un certain temps et c’est surtout dû à des personnes au sein de la direction qui sont convaincues que la transition est le chemin à suivre. C’est aussi bien sûr bénéfique pour l’image du groupe. D’un point de vue syndical, la transition suscite de l’inquiétude auprès du personnel car les métiers vont probablement être amenés à changer. Il faut l'anticiper. Et c’est la responsabilité de l’entreprise d’identifier les besoins actuels et futurs en termes de personnel».
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«D’un point de vue syndical, la transition suscite de l’inquiétude auprès du personnel car les métiers vont probablement être amenés à changer. Il faut l’anticiper.»
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Chez Aperam, il y a au niveau belge un comité pour la prévention et la protection au travail (CPPT) et un conseil d’entreprise (CE), mais la question de la durabilité est surtout abordée au niveau du comité d’entreprise européen (CEE) dans lequel Mauro siège en tant que secrétaire. «En ce qui concerne les rapports en matière de durabilité, ils ne sont pas présentés en tant que tels au CCE, mais les informations nous arrivent séparément, et en fonction des préoccupations des travailleurs sur le terrain, l’un ou l’autre point va être examiné avec davantage d’attention par les délégués syndicaux. Des analyses sont faites par des intervenants externes et nous pouvons donner notre avis. L’entreprise a tendance à investir là où elle est le plus performante, mais ce n’est pas toujours la meilleure stratégie à adopter, notamment en matière de durabilité. On a un avis à donner en tant que travailleurs par rapport à ça.»
Certaines entreprises n’ont donc pas attendu des obligations légales avant de se diriger vers une transition et de fournir des efforts conséquents en matière de durabilité. Une présence syndicale structurelle et bien établie est certainement primordiale afin que la transition soit juste et prenne en compte les réalités de travail vécues sur le terrain.