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EN ACTION /

Les centrales en action contre les mesures de l’Arizona

18 JUIN 2025 / TEMPS DE LECTURE 3 MINUTES

Les actions contre les mesures du gouvernement Arizona s’enchaînent. Les centrales de la CSC sont à la manœuvre pour dénoncer et essayer de changer le cours des choses.

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Stop au hold-up sur nos salaires!

Le 27 mai, les travailleuses et travailleurs de plusieurs centrales de la CSC ont dénoncé le blocage des salaires et les attaques de l’Arizona sur le pouvoir d’achat. Lors d’une action percutante, ils ont riposté contre un gouvernement Arizona «Dalton» qui organise l’enrichissement des patrons et des actionnaires.

TEXTE CSC A&S | PHOTO Donatienne Coppieters

Depuis le premier jour, les Dalton du gouvernement Arizona maintiennent le blocage des salaires et prennent de nombreuses mesures qui diminuent les revenus des travailleuses et des travailleurs: remise en cause de l’indexation automatique, diminution des primes de nuit, flexibilisation et augmentation du temps de travail sans compensation de salaire, etc.

Les centrales ont calculé (1) que la part de la richesse qui va aux travailleurs est passée de 63,2 % en 1995 à 58,3 % en 2024. Si les travailleurs retrouvaient leur part du gâteau de 1995, chaque travailleur du secteur privé aurait dû recevoir 5.834 euros en 2024, soit une augmentation de salaire moyenne de 8,4%. En revanche, en 2024, les entreprises privées ont reçu 17,7 milliards de subventions directes de l’État et ont versé 19,2 milliards de dividendes à leurs actionnaires (plus de 33 milliards en 2023). De plus, les salaires sont bloqués par la loi de 1996 sur la norme salariale avec une marge de négociation de 0,0%!

Ce 27 mai, les travailleurs de plusieurs centrales syndicales de la CSC (2) ont riposté contre ce gouvernement Arizona Dalton qui organise l’enrichissement des patrons et des actionnaires. Ils ont symboliquement mis un terme au hold-up sur leurs salaires et récupéré leur argent.

(1) Sur la base des données de la Banque nationale.
(2) Alimentation et Services (A&S), CNE (Centrale nationale des employés), ACV-Puls, CSC Metea, CSC BIE (Bâtiment-Industrie & Énergie) et CSC Transcom.


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Hé, l’Arizona, rien oublié?

Cent banderoles disposées sur des ponts et le long des routes à travers tout le pays ont demandé au gouvernement Arizona s’il n’avait pas oublié de prendre en considération les travailleurs malades et/ou en chômage temporaire dans leurs réformes.

TEXTE David Morelli | PHOTO Christian Guldentops

Le 6 juin, vous avez peut-être aperçu, lors d’un trajet en voiture, des banderoles portant la mention «Rien oublié???». Cette question, plusieurs centrales syndicales de la CSC (1) l’adressaient au gouvernement Arizona afin de lui rappeler de ne pas oublier la situation des travailleurs malades et/ou en chômage temporaire dans leurs projets de réforme. En effet, dans les projets tels qu’actuellement rédigés, ces travailleurs ne pourront accéder que plus tardivement à un emploi de fin de carrière ou à une pension anticipée. Et ils percevront en outre une pension inférieure.

Pour les centrales syndicales qui ont mené cette opération, «il serait injuste de sanctionner les travailleurs qui ont été malades et/ou en chômage temporaire, en retardant leur départ à la pension ou en crédit-temps de fin de carrière de la durée de leur maladie ou de leur chômage temporaire. Ces travailleurs n’ont pas choisi d’être malades ou en chômage temporaire au cours de leur carrière.» C’est pourquoi, elles ont demandé au gouvernement s’il n’a «rien oublié» alors qu’il est encore possible de régler législativement la question des assimilations.

(1) CSC Metea, Alimentation & Services, CSC BIE (Bâtiment-Industrie & Énergie), Transcom, CNE et ACV Puls.

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Jobday, CV et file d’attente

Le 10 juin, plusieurs dizaines de manifestants se sont donné rendez-vous devant le cabinet d’Yves Coppieters, ministre wallon de la Lutte contre la pauvreté, afin de dénoncer les promesses d’emploi non tenues par son parti, Les Engagés.

TEXTE & PHOTO Alan Marchal

«Dans la logique du modèle français des "territoires zéro chômeur" de longue durée, nous souhaitons que les pouvoirs publics puissent proposer, en partenariat avec les entreprises et le monde associatif, au chercheur d’emploi, au bout de deux années de chômage, un travail dans le secteur public ou associatif ou, le cas échéant, dans le secteur privé, en tenant compte de son profil et de son parcours de formation. (…) En cas de refus de la part du demandeur d’emploi, celui-ci perdrait ses allocations de chômage. Au terme d’une période de chômage de deux ans consécutifs, dont les indemnités auront été revues à la hausse (modèle scandinave), tout chercheur d’emploi se verrait automatiquement proposer un contrat de travail dans le secteur public ou associatif, en tenant compte de son profil et de son parcours de formation. Cet emploi s’inspirerait du modèle français de "territoires zéro chômeur".»

Cette promesse, c’était celle des Engagés avant les élections de juin 2024. Pourtant, un an plus tard, et alors que la loi programme va sanctionner plus durement encore celles et ceux qui peinent à trouver un job, rien n’arrive. C’est pourquoi, ce mardi 10 juin, la CNE, avec le soutien des centrales Transcom, Alimentation et Services, BIE et ACV-Puls, a organisé un jobday devant le cabinet du ministre wallon de la Lutte contre la pauvreté, Yves Coppieters.

Le 10 juin au matin, des dizaines de travailleurs et travailleuses sans emploi ainsi que des militantes et militants de la CSC ont apporté de nombreux CV au ministre afin que ce dernier fasse respecter la promesse de son parti.

Réaction du ministre? Une rencontre de 15 minutes entre deux réunions, quelques mots d’apaisement et de soutien - «Je comprends vos revendications et vos inquiétudes» - mais aucune proposition et… une excuse: «La politique de l’emploi n’est pas de mon ressort…». Ou quand Les Engagés, à travers son élu, préfèrent botter en touche plutôt que d’agir pour éviter à des dizaines de milliers de travailleurs et travailleuses sans emploi de tomber dans la précarité.

Voir la vidéo de l'action: www.youtube.com/watch?v=x66JwDe4P5A

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Des emplois, pas des slogans!

Le 16 juin, une délégation de la CSC devait rencontrer des représentants des Engagés à Liège, pour discuter de la réforme des allocations de chômage. L’objectif était clair: confronter le mouvement aux incohérences flagrantes entre ses promesses électorales et les politiques concrètes mises en œuvre par les gouvernements Azur/Arizona.

TEXTE CNE | PHOTO Maxim Lopez

Initialement prévue à Aubel devant le domicile d’Isabelle Hansez, députée fédérale, l’action avait été déplacée, à sa demande, au siège liégeois des Engagés. Une rencontre devait s’y tenir en présence de la députée et de la ministre Vanessa Matz. Les Engagés ont finalement annulé, en dernière minute.

En refusant l’interpellation, les Engagés refusent de se confronter aux dizaines de travailleurs sans emploi qui avaient répondu présent. Ils refusent d’assumer les conséquences de leur politique qui exclut. En réponse, des demandeurs et demandeuses d’emploi ont collé leur CV sur les vitres du siège liégeois du parti. Il ont voulu rappeler que derrière chaque «mesure» de réforme, il y a des noms, des talents, des espoirs. Ces personnes n’attendaient pas une faveur: elles attendent que les Engagés retirent cette réforme.

Le fossé entre les paroles et les actes continue de se creuser. Les Engagés prétendent défendre la concertation sociale? Ils refusent y compris au parlement d’auditionner les syndicats sur le projet de loi programme. Les Engagés prétendaient proposer un emploi à toutes les personnes exclues? Il n’en est rien. Les Engagés prétendaient augmenter les allocations de chômage? Une grande partie des travailleurs ne verront pas leurs allocations augmenter puisque le taux de remplacement est inchangé.

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