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EN ACTION /

Les travailleuses domestiques donnent de la voix

TEXTE David Morelli | PHOTO Tom Meremans | 11 OCTOBRE 2023 | TEMPS DE LECTURE: 2 minutes

La Ligue des travailleuses domestiques a organisé une chorale devant le Parlement bruxellois pour faire entendre leur détermination à faire avancer leurs revendications.

Les CSC et FGTB bruxelloises ont fait parvenir, le 6 septembre dernier, une lettre ouverte aux ministres de la Région Bruxelles-Capitale dénonçant la situation critique des travailleurs sans papiers occupés dans les métiers en pénurie et fonctions essentielles en Région bruxelloise. Ils constatent en eff et l’absence d’avancée concernant les trois revendications portées par la Ligue des travailleuses domestiques de la CSC Bruxelles (LTD): une protection contre les abus de certains employeurs, un accès légal au travail et un accès aux formations professionnelles dans les secteurs en pénurie, et ce pour l’ensemble des travailleurs et travailleuses sans papiers. Quatre partis de la majorité s’étaient pourtant engagés à les soutenir: Écolo, Groen, PS et OneBrussels. 

Un soutien qui s’avère pourtant urgent à l’heure où le gouvernement régional soumet au vote l’avant-projet d’ordonnance sur les migrations économiques. Une initiative qui ne prend pas du tout en considération la situation des travailleurs sans papiers déjà au travail en Belgique. «Les travailleurs et travailleuses sans papiers bruxellois sont ainsi à nouveau laissés à la marge puisque l’obtention de ce permis unique [NDLR: qui permet de régulariser le travail en cours] ne reste possible que sur demande à partir de l’étranger», déplorent les syndicats dans la lettre. 


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«Le problème principal est le manque de volonté politique.»

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Plainte et interpellations 

En juin dernier, la LTD organisait un procès-fi ction contre le gouvernement bruxellois qui a abouti au dépôt - bien réel - d’une plainte au Parlement européen pour dénoncer la non-mise en oeuvre de plusieurs directives européennes par la Belgique (voir Syndicaliste n°983). 

Le 18 septembre, à l’occasion de la rentrée parlementaire, la LTD a accueilli les parlementaires bruxellois par une chorale. Les militantes ont signifi é leur détermination à obtenir des droits fondamentaux pour tous les travailleurs sans papiers. 

Le 5 octobre se discutait le projet d’ordonnance sur les migrations économiques au sein du gouvernement bruxellois. À cette occasion, la LTD a une nouvelle fois interpellé, au pied de leurs bureaux, les ministres et secrétaires d’État. Une délégation a été reçue par la cheff e du cabinet du ministre de l’Emploi, Bernard Clerfayt. Sans même adresser la parole aux premières concernées, celle- ci s’est évertuée à répéter qu’il était impossible «juridiquement» pour la Région bruxelloise de permettre à des travailleurs et travailleuses sans papiers d’accéder à un travail légal ou de régulariser leur travail informel pour lutter contre l’exploitation et le dumping social entre autres. Or, a répondu la CSC Bruxelles, la Région a les compétences de l’emploi des ressortissants de pays-tiers et a donc le pouvoir de le faire. 

«Laisser faire, c’est cautionner» 

En plus d’une analyse juridique réductrice, le problème principal est le manque de volonté politique. La LTD attend toujours une réponse concrète de la part du PS, Écolo, Groen et One Brussels quant à l’intégration des demandes de la Ligue dans le projet d’ordonnance. 

La LTD continuera à les interpeller jusqu’aux élections du 9 juin 2024. Parce que «laisser faire, c’est cautionner ».

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