PAROLE DE MILITANTE /
Maryline Mores, aide-ménagère et chez IL&C Titres-Services à Soignies
TEXTE Donatienne Coppieters | PHOTO Aude Vanlathem | 13 DÉCEMBRE 2023 | TEMPS DE LECTURE: 2 minutes
«Je suis d’attaque pour aller négocier des avantages en plus pour toutes les filles!»
ILC Titres-Services compte plus de 2000 aide-ménagères. Son siège est à Auderghem mais l’entreprise a des agences partout en Wallonie et à Bruxelles. Marilyne travaille pour l’agence de Soignies qui compte environ 100 travailleuses. «Je travaille depuis près de 10 ans chez IL&C. Comme il n’y avait pas de déléguée CSC dans mon agence, ma permanente a suggéré que je rentre dans la délégation. J’ai donc été nommée déléguée syndicale il y a quatre ans, parce que les élections sociales étaient déjà passées quand j’ai voulu me lancer.
Entre collègues, on se rencontre quand on va dans les bureaux et c’est là qu’on échange. J’ai entendu que certaines avaient de petits soucis. Comme j’ai la parole facile, ça m’a convaincue de me lancer. Pouvoir aider les autres, être au service des collègues, les informer de droits qu’elles ignorent, c’est très valorisant. Il y a deux ans, les aide-ménagères n’avaient pas reçu de chèques-repas. On arrivait en période de Noël et elles en avaient particulièrement besoin. J’ai résolu le problème avec ma permanente. On a envoyé un mail à la direction, les chèques-repas sont arrivés et tout le monde était content. Mais en général, on a peu de marge de manœuvre pour négocier. Notre employeur dit que s’il est dans le rouge, c’est à cause des malades, sans chercher la cause des maladies.
Au début, j’ai eu du mal à me faire connaître. Une fois par an, on a un souper organisé avec les travailleuses où on peut se rencontrer. C’est comme ça qu’elles ont su qu’il y avait une déléguée CSC.
Le problème c’est qu’on ne peut rien afficher parce qu’on n’a pas de valves alors que l’affichage est un droit. On n’a pas de boîte aux lettres non plus, donc si les filles ont une plainte, elles ne peuvent que demander notre numéro de téléphone à la responsable.
Je revendique tout le temps un panneau d’affichage et une boîte aux lettres pour qu’on puisse au moins afficher les tracts, faire passer des informations, mais la direction ne veut rien entendre. Une année, on avait fait des cartes de visite en formation avec la CSC. Je les ai mises sur la table du bureau mais elles ont été retirées.
Je vais me présenter aux prochaines élections sociales. Je suis d’attaque pour aller négocier des avantages en plus pour toutes les filles!
Pour ma part, il y a des avantage à être déléguée: j’ai fait beaucoup de rencontres, j’ai appris énormément pendant ces quatre années de formation, notamment sur la législation, les clauses qu’on ne lit jamais trop dans les contrats… En plus, quand on est en formation ou en libération syndicale, on n’est pas sur notre lieu de travail. On a environ six journées de formation par an en plus des libérations et c’est vraiment un plus.»