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EN DÉBAT /

SNCB Grève, stop ou encore?

TEXTE David Morelli & Bram Van Vaerenbergh | 15 novembre 2023 | TEMPS DE LECTURE 3 minutes

Dénonçant la hausse de productivité dans tous les services et les réorganisa---tions déconnectées de la réalité du terrain, les syndicats de cheminots, dont la CSC Transcom, ont lancé en front commun un préavis de grève de 96 heures. Après une première action de 48 heures les 8 et 9 novembre, une seconde grève est prévue du 5 au 7 décembre, de 22 à 22h. Le président de la CSC Transcom et une accom-pagnatrice de train nous expliquent les raisons de ces grèves qui ne font plaisir ni aux navetteurs, ni aux travailleurs en grève.

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Koen De Mey, président de la CSC Transcom

«Ce n’est que lorsqu’ils auront besoin de nous que nous serons davantage consultés»


«Nous ne voulons pas pénaliser les passagers avec la grève, nous la faisons avec l’intention que les passagers du train se voient à terme offrir un meilleur service, déclare Koen De Mey, président de la CSC Transcom. Ce conflit dure depuis un certain temps et la direction de la SNCB nous a affirmé que même si nous faisions grève, elle continuerait dans le même sens.»

La décision de faire grève a été motivée par le dossier des accompagnateurs de train et, plus particulièrement, par le temps dont ils ont besoin au début de leur service pour être opérationnels. La direction voulait réduire ce temps de moitié, de 20 à 10 minutes. Après deux jours de négociations, elle voulait passer à 15 minutes. Nous ne sommes pas opposés à des mesures d’amélioration de la productivité, mais nous voulons que la direction attende que tout soit au point. Je pense à de nouveaux équipements, le recrutement de nouveaux personnelss et à une technologie qui fonctionne également de manière efficace.

En déposant un préavis de grève, le personnel a voulu montrer qu’il était sérieux. Le dialogue social reste très important, mais la direction de la SNCB se cache toujours derrière les nombreuses réunions qu’elle organise. Ce n’est que sur les dossiers où elle a besoin d’une majorité des 2/3 qu’il y a plus de concertation.

Ces dernières années, on constate également que la SNCB n’arrive pas à garder le personnel expérimenté à bord. Auparavant, on devenait accompagnateur de train à vie. Aujourd’hui, les accompagnateurs de train expérimentés partent ailleurs après quelques années. C’est un signe qui ne trompe pas. La SNCB recrute énormément: celle ou celui qui veut venir travailler peut venir travailler. Mais il vaut mieux pouvoir garder un personnel expérimenté que de devoir former de nouveaux travailleurs.»

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Aimée Waeterloos, accompagnatrice de train et déléguée

«Faire des économies sous le couvert du progrès technologique»

Chez les accompagnateurs de train, on entend un son de cloche similaire sur les raisons de la grève: «Sous couvert de progrès technologique, la SNCB veut surtout faire des économies.» «Mais nous avons besoin de ce temps de démarrage pour assurer la sécurité des voyageurs», explique Aimée Waeterloos, accompagnatrice de train et déléguée depuis quatre ans.

Quand on arrive au travail, notre prise de service dure 20 minutes, ce qui est très important pour les accompagnateurs de train. C’est le seul moment où l’on voit ses collègues et, surtout, c’est un temps nécessaire pour synchroniser nos tablettes et lire le livre d’ordres. Ce document nous permet de prendre connaissance des nouvelles règles et des informations qui devront être communiquées aux voyageurs durant le trajet: les travaux sur la ligne, les limitations des trains en gare, etc. Je dois être informée de tout ça pour notre sécurité et celle des voyageurs. La direction de la SNCB veut réduire ce moment à 10 minutes sous prétexte qu’on va tout avoir sur un smartphone. Mais lire un livre d’ordres sur un petit téléphone plutôt que sur une feuille de papier, c’est plus compliqué et ça ne prend pas moins de temps: pour lire, il faut agrandir l’image, zoomer, etc. Sous couvert de la simplification permise par la technologie, la direction tente d’accroître la productivité et de faire des économies en diminuant de 50 ETP le nombre de personnes nécessaires pour assurer le service. La seule alternative qu’elle propose, c’est de passer à 15 minutes durant 2 ans avant de passer à 10 minutes en 2025. On ne peut pas lâcher là-dessus. On ne veut pas que, petit-à-petit, on arrive au final à zéro minute.»

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«SOUS couvert de la simplification permise par la technologie, la direction tente d’accroître la productivité et de faire des économies en diminuant de 50 ETP le nombre de personnes nécessaires pour assurer LE SERVICE.»

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