PAROLES DE MILITANTE /
Sylvie, cariste chez Skechers logistique
TEXTE Donatienne Coppieters | PHOTO Aude Vanlathem | 17 AVRIL 2024 | TEMPS DE LECTURE: 1,5 MINUTES
«Skechers compte plus de 1.000 travailleurs qui travaillent sur trois pauses. Nous avons aussi l’équipe du VSD qui travaille uniquement le week-end. Il y a environ 800 CDI, 250 CDD engagés sur 3 mois, 9 mois et 12 mois et 500 intérimaires par jour pendant certaines périodes. Depuis la nouvelle législation qui limite et sanctionne le recours abusif aux contrats journaliers successifs des intérimaires, il y a plus de contrats mensuels et hebdomadaires et moins de contrats journaliers. Le travail intérimaire se justifie chez Skechers car nous sommes dans la logistique et la quantité de travail fluctue selon les mois. Nous pouvons envoyer jusqu’à 6 millions de paires de chaussures certains mois et descendre à 2 millions à d’autres moments, ce qui engendre une différence du nombre d’intérimaires qui peut varier entre 100 et 500 en moyenne selon les mois.
En 2014, à 28 ans, j’ai commencé à travailler comme intérimaire chez Skechers. Ma période d’intérim, entrecoupée par des CDD, a duré quatre ans et j’ai finalement obtenu un CDI. J’ai commencé en magasinier type 4 comme manutentionnaire sans brevet. Après une formation donnée par l’entreprise, je suis devenue cariste. Il y a quatre ans, lors des élections sociales de 2020, on m’a proposé de me mettre sur la liste CPPT. J’ai accepté et j’ai découvert mon intérêt pour le travail syndical. En juillet 2023, je suis devenue déléguée syndicale pour remplacer une collègue pensionnée. Je vais donc me présenter pour la deuxième fois aux élections sociales.
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«Pour les élections sociales, nous souhaitons qu’un maximum d’intérimaires votent.»
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Pour les élections sociales, nous souhaitons qu’un maximum d’intérimaires votent. Nous allons les rencontrer et distribuer des tracts pour leur expliquer ce que sont les élections sociales, en quoi c’est important pour eux d’aller voter, ce que ça peut leur apporter. Le problème des intérimaires c’est que certains n’entrent pas dans les conditions pour voter. Et certains entrent dans les conditions de vote dans plusieurs entreprises et s’ils ne travaillent pas chez nous le jour du vote, ils ne voteront pas chez nous.
Nous considérons et défendons les intérimaires comme des ouvriers à part entière. Nous essayons qu’ils aient les mêmes droits et avantages que les travailleurs en CDI et CDD (tel que prévu par la législation et la réglementation), et nous les défendons de la même façon que les ouvriers. La direction les considère aussi comme des travailleurs à part entière. Elle leur offre des formations et travaille souvent avec les mêmes personnes.
Pour nous, l’enjeu est de défendre au maximum les ouvriers, de veiller à l’équité et la justice pour tous les travailleurs quel que soit leur statut.»